Les syndicats manifestent aujourd’hui 1er mai en ordre dispersé contre le Front National.
En duplex de France Bleu Maine.
Des défilés ou rassemblements sont prévus dans toute la France et c’est, oui, l’image de la désunion syndicale qui suscite le plus de commentaires : prise formelle de position ou pas, appel à voter Emmanuel Macron ou pas, équidistance vis-à-vis de l’un ou de l’autre ou pas. La différence saute aux yeux avec l’union constatée en 2002, et le … parallèle s’impose avec la disparition du Front républicain dans les rangs politiques cette fois-ci. Mais en réalité, tout cela c’est l’arbre qui cache la forêt : le plus significatif est ailleurs. C’est qu’aucune force syndicale représentative de salariés au niveau national ne soutient le projet frontiste. La quasi-totalité expriment leur rejet du Front National et de Marine Le Pen. On note au passage que le principal syndicat de policiers, Alliance, affilié à la CFE-CGC, est sur cette ligne-là aussi, ce qui est ennuyeux pour une candidate dont le slogan officiel est de « remettre la France en ordre ». Un cas à part, Force ouvrière qui ne donne aucune consigne et la différence est claire avec 2002 puisque Marc Blondel avait défilé contre Jean-Marie Le Pen. Sans doute parce qu’une personne sur quatre proche de FO aurait voté pour sa fille le 23 avril. Au total, ce rejet syndical est un gros problème pour la candidate. Qui croira que les syndicats défendent l’oligarchie financière que dénonce matin midi et soir le FN.
Cela étant, ces syndicats ne sont effectivement pas sur la même ligne.
Laurent Berger, pour la CFDT, dit : votez Macron – tout en étant réservé sur le projet Macron. La CFTC dit : faites barrage au Front National, ce qui est à peu près la même chose. S’agissant de la CGT, c’est plus compliqué. Il y a quelques jours, elle exprimait son opposition claire à Marine Le Pen, mais refusait d’aller plus loin. Ce matin, dans Le Parisien, Philippe Martinez, son numéro un, fait un pas de plus en demandant de voter contre le Front National, ce qui veut dire voter Macron mais sans le dire. Ces pudeurs de jeune fille sont amusantes et troublantes sur la ligne cégétiste parce qu’on se souvient que Bernard Thibault avait explicitement appelé, en 2012, à voter non seulement contre Nicolas Sarkozy mais en faveur de François Hollande.
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