Sommes-nous heureux ? Contrairement à une idée reçue, les Français sont dans la moyenne européenne. Mais attention à ce que cela signifie ....
Il faudra plus que cette longue journée fériée du 11 novembre à chacun d’entre nous pour répondre à cette question fondamentale : sommes-nous heureux ? Mais une enquête européenne qui vient d’être mise en ligne sur le site d’ Eurostat apporte des éléments de réflexion intéressants.
Question posée : « Globalement, dans quelle mesure êtes-vous satisfaits de la vie que vous menez actuellement ? ». C’est subjectif. Eh bien, sur une échelle de 0 (pas satisfait) à 10 (très satisfait), la satisfaction moyenne des Européens est de 7,3. Bien sûr, ce relatif bonheur ressenti vis-à-vis de la vie en général est plus élevé pour les plus jeunes, ceux qui ont la formation la plus élevée et il croît aussi avec les revenus. La satisfaction est de 6,5 quand on interroge les Européens sur leur situation financière, et de 7,9 quand on leur demande d’évaluer l’importance et la qualité de leurs « relations personnelles » - cela veut dire en creux que pour la majorité, il n’y a pas de solitude ressentie, ou elle ne pose pas de difficulté particulière.
Mais ce que l’on a envie de savoir est si les Français -nous- sont plus pessimistes que les autres et comment les Européens se distinguent les uns des autres. Réponse : nous sommes dans la moyenne, ni plus ni moins.
- Les plus heureux sont -dans l’ordre- les Finlandais, les Autrichiens, les Danois, les Polonais, les Suédois, les Néerlandais, les Belges....
- Les moins heureux -dans l’ordre encore- sont les Bulgares, les Croates, les Lituaniens, les Grecs.... Il y a un lien avec le niveau de vie économique et une coupure (sauf exception) entre le Nord et le Sud.
La bonne nouvelle est que la satisfaction a, ces cinq dernières années, remonté dans dix-neuf pays – surtout en Grèce et au Portugal.
Donc, les Français ne sont pas les plus pessimistes au monde ?
En Europe non. Mais, et il y a un mais qui renvoie à la conversation, Nicolas, que vous avez eue avec le sociologue Jean Viard vendredi, il y a deux sortes de pessimisme. Les Français, sur leur vie personnelle, ne sont pas plus catastrophés que les autres. Les Français, sur l’état de leur pays, de ce qui les entoure, du monde, de la politique etc. sont plus catastrophés que les autres. Jean Viard l’a résumé un jour d’une formule : bonheur privé, malheur public. On y est encore même si on se demande dans quelle mesure les Gilets Jaunes bousculent ou pas ce diagnostic.
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