Renouvelables, la pause (hélas)

Des panneaux solaires installés en Chine
Des panneaux solaires installés en Chine ©Getty -  Copyright Xinzheng. All Rights Reserved.
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Ce matin, une mauvaise nouvelle pour la planète et le climat.

Une autre mauvaise nouvelle, à côté de celle dont on parle depuis hier sur la biodiversité, avec le million d’espèces menacées. Cette nouvelle, la voici : pour la première fois depuis presque vingt ans, en 2018, il n’y a pas eu d’accélération dans la mise en route de nouvelles capacités d’énergies renouvelables dans le monde. Je vais être plus concret : chaque année jusqu’à maintenant, le monde installait un peu plus d’éolien, de panneaux photovoltaïques, de barrages hydroélectriques que l’année précédente. Eh bien, on en a installé pour 180 gigawatts de puissance l’an dernier, comme en 2017. Or, alerte l’Agence internationale de l’énergie, cette courbe aplatie pose un problème : pour tenir les objectifs de l’accord de Paris contre le réchauffement, il faut diminuer la part de l'électricité produite par du charbon, du pétrole et du gaz. Bref, un vrai retard est en train de se prendre et sans un coup de rein ou de frein, on va dans le mur. Tous les continents sont responsables, mais surtout la Chine. Pourquoi ? Parce que son gouvernement a baissé les subventions au solaire, qui lui coûtent très cher. La Chine est le pays qui a le plus grand parc solaire au monde, deux fois et demi celui des Etats-Unis, et rien que sur la seule année 2017 elle a installé en solaire l’équivalent d’une cinquantaine de centrales nucléaires !  Quelles conclusions en tirer ? Il y en a trois. Un : les énergies renouvelables progressent vite partout, mais la consommation d’énergies progresse encore plus vite dans le monde, et d'abord dans les grands pays émergents. Les questions que nous nous posons en France sont de la petite bière à côté de celles de la Chine et de l’Inde. Deux : les énergies fossiles fournissent aujourd’hui 81% de la demande mondiale d’énergie (y compris les transports) et 66% de la demande d’électricité. Les changements sont donc longs, difficiles et coûteux. Trois : des exceptions encourageantes existent. Environ 55% de l’énergie consommée en Suède est d’origine renouvelable, record absolu parmi les Vingt-Huit. La France était à 16% seulement en 2017, mais elle est quand même un des pays qui émet moins de CO2 par habitant que la moyenne européenne – grâce au nucléaire, mais j’arrête là pour ne pas susciter un débat qui brouillerait l’information initiale : la pause sur les renouvelables est une mauvaise nouvelle.

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