Requiem pour les projets Fillon et Hamon

France Inter
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En vue des législatives, il y a donc les grandes manœuvres politiques, mais aussi les mouvements programmatiques.

Oui, la droite de Les Républicains et le Parti socialiste ont décidé hier une évolution profonde de leurs projets, avec un point commun : on tourne la page des perdants. Le projet Fillon: à la trappe. La copie Hamon: à la poubelle. Dans les deux cas, il s’agit d’un recentrage et d’un retour aux classiques. A droite, la version Fillon était toute entière axée sur le redressement des comptes publics et la compétitivité des entreprises. La nouvelle oublie la hausse de la TVA et la suppression de 500.000 postes de fonctionnaires -on est sur 300.000- et est floue sur la retraite à 65 ans. Le message, désormais, est centrée sur une baisse de 10% de l’impôt sur le revenu pour tout le monde et la défiscalisation des heures supplémentaires. Bref, le pouvoir d’achat. Au total, l’idée est d’être moins jusqu’au-boutiste et irréaliste que Fillon, mais plus net et tranché que Macron. Il y a 8 jours, François Fillon se demandait à haute voix, devant des proches, si les affaires ou le projet avaient torpillé sa candidature. Ses « amis » de la droite ont tranché : c’étaient les deux.

Même travail au Parti socialiste...

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Les socialistes ont encore plus utilisé l’effaceur d’encre. Exit le revenu universel de Benoît Hamon. Out sa taxe sur les robots. Finie sa contribution sur les superprofits des banques et la sortie du nucléaire. Ils reviennent sur des fondamentaux, comme la hausse de 50% de la prime d’activité et, eux aussi, une baisse de l’impôt sur le revenu des plus bas revenus. Avec un non aux ordonnances sur le travail. Bref, le PS gomme le côté stratosphérique du projet Hamon. Au total, en revenant sur de l’ultra-classique, les Républicains et les socialistes espèrent rassurer leurs électeurs, remettre l’église au centre du village. Ils leur disent la même chose : Macron c’est flou et mou et le loup c’est que cela va vous coûter cher. A partir de là, la question toute simple est de savoir si ces électeurs, rassurés et retrouvant leurs marques, rejoindront leur maison d’origine ou s’ils jugeront le menu bien tiédasse et continueront à préférer la sauce nouvelle de l’homme Emmanuel Macron et la sauce piquante des projets ultra-radicaux du FN et de Jean-Luc Mélenchon.

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