Salaires des profs, du nouveau

 Si les salaires sont plus élevés que la moyenne au lycée, les revenus des enseignants sont ici scandaleusement bas dans le primaire.
 Si les salaires sont plus élevés que la moyenne au lycée, les revenus des enseignants sont ici scandaleusement bas dans le primaire.  ©Getty - Sylvain Sonnet
Si les salaires sont plus élevés que la moyenne au lycée, les revenus des enseignants sont ici scandaleusement bas dans le primaire. ©Getty - Sylvain Sonnet
Si les salaires sont plus élevés que la moyenne au lycée, les revenus des enseignants sont ici scandaleusement bas dans le primaire. ©Getty - Sylvain Sonnet
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Contrairement à ce qu'on savait jusqu'à maintenant, les salaires des enseignants sont supérieurs à la moyenne des salaires de leurs collègues de l'OCDE. Mais bien inférieurs à ceux de grands pays comparables comme l'Allemagne.

C’est un sujet évidemment incandescent pour ne pas utiliser le terme galvaudé d’explosif. Depuis plusieurs années, l’idée s’est imposée que les salaires des enseignants français ne sont pas seulement bas, mais qu’ils sont aussi en dessous de la moyenne des pays développés, de l’ordre de 7% au total. Eh bien hier, l’OCDE, dont l’étude annuelle fait référence, a dit qu’en fait non. 

Ce qui est vrai quand on prend en compte les seuls salaires statutaires (grilles, échelons, grades, ancienneté etc.) ne l’est plus quand on compare les salaires réels, virés sur les comptes en banque (NDLR après le prononcé : les comparaisons s'appuient sur les salaires bruts, avant prélèvements sociaux salariaux, mais des prélèvements sociaux existent peu ou prou dans la plupart des pays), et qui incluent des primes et des heures supplémentaires. A ce moment, je cite l’ OCDE (voir la note et les tableaux), « le salaire effectif annuel des enseignants entre 25 et 64 ans est légèrement supérieur à la moyenne OCDE quel que soit le sexe et à tous les niveaux d’éducation sauf le primaire ». Fin de citation. 

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L’avantage est notable au lycée

On se demande pourquoi ce travail n’avait pas été fait plus tôt, mais c’est ainsi. Alors, qu’est-ce que cela nous apprend au fond ? D’abord, une confirmation : les revenus sont ici scandaleusement bas dans le primaire. Pour le reste, la situation est moins dégradée qu’on le dit, mais attention -et c'est un point clé- tout cela ne la rend pas brillante non plus. Au sein de l’OCDE, on trouve la Pologne, le Portugal, le Chili, cela tire la moyenne vers le bas, et il est normal qu’un pays comme la France, plus développé, affiche des salaires plus élevés. Surtout, la comparaison avec l’Allemagne est cruelle : les profs y sont environ une fois et demi mieux payés.

Et au-delà ?

  1. C'est le mythe de l’unicité du corps enseignant qui est balayé. En France, il y a des profs mieux payés qu’ailleurs, mais aussi d’autres en milieu de carrière payés jusqu’à 22% de moins qu’ailleurs parce qu’ils ne font pas d’heures sup' et n’ont pas de primes. Diversité réelle des situations. 
  2. Cette enquête de l’OCDE fragilise le discours des syndicats alors que va s’engager une réflexion sur les rémunérations avec la réforme des retraites. Il faudra intégrer les à-côtés du salaire dans le salaire mais surtout faire du sur-mesure presque individuel plutôt que du prêt à porter général.
  3. Post-scriptum : une polémique est née sur les réseaux sociaux sur le sens donné à cette information. Je n'ai volontairement cité aucun des chiffres en euros / ou dollar de l'OCDE, ceux-ci ayant évidemment une valeur comparative et ne correspondant pas à la réalité au bas de la feuille de paie puisqu'ils ont été retraités par l'OCDE en parité de pouvoir d'achat. 
Une classe durant un examen
Une classe durant un examen
© AFP - Frédérick Florin

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