

Ce matin, le monde spatial compte un nouveau champion. Et ce champion n’est plus européen !
Exactement, l’Europe, en 2017, s’est faite doubler par un milliardaire américain sur la ligne d’arrivée des lanceurs de fusées. Arianespace a longtemps occupé la plus haute marche du podium. Eh bien, SpaceX, la société d’Elon Musk a pris l’avantage, avec 18 tirs pour envoyer des satellites, contre 11 pour Ariane. Au total, on a compté 90 tirs dans l’espace l’an dernier, les Etats-Unis arrivant en tête, suivis par la Russie, la Chine (oui, la Chine), puis l’Europe et l’Inde. Aie.
Le succès de Musk, c’est celui d’un homme, d’une rupture et d’un credo
L’homme est un touche-à-tout qui transforme parfois le plomb en or. Musk, ce sont les voitures électrique Tesla, c’est le projet de retour sur Mars. Il est le sicxème homme au monde le plus admiré par les Américains, après Obama et le Pape mais avant le Dalaï Lama.
La rupture maintenant : Musk a inventé le concept de lanceur recyclable. Le même lanceur a déjà été réutilisé vingt fois. Evidemment, cela baisse les prix pour les clients qui envoient des satellites de télécommunications dans l’espace. Son credo, enfin, c’est la concurrence, et il est en tous cas significatif qu’une société privée soit numéro un.
Et le milliardaire ne veut pas s’arrêter là
Non, en janvier, il va lancer, de Cap Canaveral, un lanceur extraordinairement puissant. Falcon Heavy, c’est son nom, pourra placer en orbite plus de 60 tonnes, autant que les fusées Apollo. Comme un milliardaire est forcément excentrique, Musk a décidé d’y loger tout en haut une de ses propres voitures électriques, pour faire la com' d’une petite voiture rouge en route vers la planète rouge, Mars.
Au total, quelle est la leçon ?
Tout simplement, qu’au début les Etats ou les grands industriels classiques, tout puissants et riches qu’ils sont, accompagnés par les meilleurs cerveaux disponibles, ne prennent pas très au sérieux les nouveaux arrivants, Tesla, SpaceX, Amazon, Uber et les autres. Ils les considèrent comme des dingues, des charlots, qui perdent de l’argent à qui mieux mieux.
Mais voilà, ces dingues réussissent de temps en temps. C’est au fond la nouveauté de l’époque : chaque acteur économique (et pas seulement) doit chercher et faire grandir le grain de folie qui est en lui.
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