

C'est moins pire que prévu dans l'industrie automobile mais il va tout de même falloir passer à l'électrique.
Les ventes d'automobiles ont beaucoup baissé au printemps. Où en sont aujourd'hui les constructeurs ? Voilà enfin une bonne nouvelle : ils ont survécu et c'est moins pire qu'on pouvait le craindre.
Avec les résultats publiés par les constructeurs, on a maintenant la photo de groupe de la première moitié de l'année. Elle est sidérante : les ventes des six grands constructeurs européens ont perdu le quart de leur chiffre d'affaires. Le nombre de voitures vendues par PSA, qui fabrique les Peugeot et les Citroën, a même dégringolé de 46%. C'est pareil à l'échelle mondiale, avec une baisse de plus de 20%.
Mais alors, pourquoi estime-t-on que c'est moins pire ?
D'abord parce que les ventes sont reparties après la réouverture des usines et des concessionnaires. En France, les immatriculations ont progressé en juin et en juillet, soutenues par les primes à la conversion. En Chine, qui est rentrée plus tôt dans le confinement mais qui en est aussi sortie plus tôt, les ventes ont même progressé de 16% le mois dernier.
Ensuite, les constructeurs ont limité leurs pertes. Les grands européens ont perdu à eux six moins de 4 milliards d'euros au premier semestre, ce qui constitue une sorte de performance. D'où vient cette résistance ? Les firmes du secteur ont réagi très vite en abaissant leurs dépenses. Et elles ont bénéficié des deux grands outils mis en place sous différentes formes en Europe pendant le confinement : le chômage partiel et les prêts garantis par l’État. Ces outils ont bien fonctionné ; ça mérite d’être souligné.
Peut-on alors dire que les constructeurs sont sortis d’affaire ?
Ce n’est hélas pas encore certain. Les consommateurs semblent d’humeur économe ; les ventes pourraient donc retomber comme un soufflé après le rattrapage des semaines de confinement. Surtout, les constructeurs doivent investir des fortunes pour rester dans la course à la voiture électrique. Certains d’entre eux vont être tentés de réduire les effectifs, ce qui va fatalement provoquer des tensions avec les gouvernements qui les ont sauvés.
Mais la voiture électrique est désormais leur priorité absolue. Au premier semestre, un seul constructeur a enregistré une hausse de ses ventes de 13%. C’est Tesla, qui ne fabrique que des voitures à batterie. Son fondateur et patron Elon Musk vient de se hisser au quatrième rang des fortunes mondiales, juste derrière le PDG de Facebook Mark Zuckerberg. Ça fait bien longtemps que pareil succès n’était pas arrivé à un dirigeant de l’industrie automobile.
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