Vaccins, les deals sont conclus

Covid-19 : le laboratoire pharmaceutique Moderna a passé un accord avec l'Europe
Covid-19 : le laboratoire pharmaceutique Moderna a passé un accord avec l'Europe ©Getty - David L. Ryan/The Boston Globe
Covid-19 : le laboratoire pharmaceutique Moderna a passé un accord avec l'Europe ©Getty - David L. Ryan/The Boston Globe
Covid-19 : le laboratoire pharmaceutique Moderna a passé un accord avec l'Europe ©Getty - David L. Ryan/The Boston Globe
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L'Europe a commandé plus d'un milliard de vaccins à cinq groupes pharmaceutiques industriels internationaux. Le système, inspiré de la Barda américaine, permet aux laboratoires de lancer la production avant même de savoir si le vaccin sera efficace.

L’Union européenne a conclu hier un 5ème accord avec un laboratoire pharmaceutique sur le Covid-19. C’est une innovation de cette crise et c’est une avancée : l’Europe négocie en tant que telle la fourniture du futur vaccin, ce qui évite une concurrence entre les Etats et des négociations parallèles.

Ces dernières semaines, des accords ou des pré-accords ont été conclus, donc, avec cinq industriels. Entre 1 milliard et un milliard et demi de doses ont été pré-réservées. Hier, c’était avec l’américain Moderna, une jeune biotech (comme on dit) dirigé par un Français. 

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Avant, il y a eu AstraZeneca, un anglo-suédois qui travaille sur un vaccin mis au point par l’Université d’Oxford, le français Sanofi avec GSK, l’Américain Johnson and Johnson et l’allemand Curevac. Le principe est le suivant, inspiré de ce qui se fait aux Etats-Unis : l’Europe signe un chèque sur un projet de vaccin sans que l’on sache s’il sera le bon, pour que l’industrie lance très vite la fabrication de doses. Fabrication et essais cliniques avancent ensemble : si le vaccin est bon, on a gagné du temps, s’il ne marche pas, l’argent est perdu, mais dans tous les cas, les centaines de millions d’euros mis sur la table valent la peine parce que les dégâts économiques et sanitaires sont mille fois plus importants. 

Evidemment, les laboratoires sont dans une position de force puisque tout le monde attend le vaccin, mais il ne faut pas imaginer que cela ne leur coûte rien. Sanofi vend habituellement un milliard de doses de vaccins par an, 300 millions de plus c’est énorme. Alors, à ce moment précis de la chronique, vous devez lever un sourcil et me dire : il y a 450 millions d’Européens, mais plus d’un milliard de doses sont commandés, on va en jeter à la poubelle ! Oui, parce tous les vaccins ne vont sans doute pas marcher ; non s’il faut se vacciner chaque année - ce qu’on ne sait pas -, il y aura du stock.

Le système européen est donc efficace ?

Il progresse vite. Mais il est clair que les Etats-Unis mettent aussi plus d’argent sur la table : par exemple 2 milliards de dollars pour seulement 100 millions de doses de Sanofi-GSK. Donald Trump est prêt à tout pour avoir du concret au moment des élections – et Moderna lui promet de premières injections dès novembre : c’est le vaccin le plus avancé mais aussi le plus incertain.  Donald Trump fait aussi pression pour accélérer la mise sur le marché du vaccin d'AstraZeneca, selon le Financial Times. 

La course est engagée mais il est pratiquement impossible que les Européens aient un vaccin avant la fin de l’année.

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