Deux séries américaines font irruption dans des procès bien réels : le procès du trafiquant "El Chapo" (l'un des héros de "Narcos" sur Netflix) et le procès de Kevin Spacey (héros de "House of Cards", également sur Netflix).
Je vous parle de deux sagas diffusées sur Netflix, soit 50 millions d’abonnés aux Etats-Unis, plus que les chaines du câble. L’impact est colossal. Les séries phares de Netflix, comme « House of cards » ou « Narcos », colonisent littéralement l’imaginaire américain en ce moment.
Lundi, se poursuivait à Brooklyn, devant le tribunal fédéral, le procès du trafiquant « El Chapo ». Une procédure hors norme, sous très haute sécurité. Or, ce « El Chapo » est l’un des héros de la série Narcos qui raconte la guerre des cartels colombiens. Le personnage de « El Chapo » s’avère glaçant, d’une violence barbare.
Lundi, donc, l’acteur qui joue « El Chapo » débarque au tribunal. Toutes les caméras se sont ruées sur ce face à face entre le vrai et le faux El Chapo. Offrant au prévenu, baron de la drogue, son billet pour la légende et à la série son couronnement, c’est-à-dire le réel.
Plus troublant, encore, il y a 15 jours, la cour pénale de Nantucket entendait Kevin Spacey, accusé d’agressions sexuelles. Avant l’audience, l’acteur avait enregistré un clip de trois minutes diffusées sur les réseaux sociaux. Son titre ? « Let me be Franck » - « laissez-moi être Franck »… une dernière fois. Franck Underwood, son personnage de fiction, sénateur cruel et dominateur qui se hissera jusqu’à la Maison Blanche. Dans la série, « House of cards », lui étaient réservées des séquences face caméra où il se confiait au téléspectateur en le regardant droit dans les yeux.
Pendant son véritable procès, Kevin Spacey restera muet, mais dans cette vidéo il nous parle à nouveau et ce, dans la peau du président des Etats-Unis :
Je vous ai dit mes plus profonds et mes plus sombres secrets. Je vous ai choqués par mon honnêteté. Vous me faisiez confiance. Même si vous saviez que vous ne le deviez pas.
Il n’immisce pas le doute en nous, il l’assène avec la brutalité, la perversité et la séduction de Frank Underwood - qui n’existe pas, mais que nous connaissons intimement après cinq saisons de House of Cards. Et les juges, aiment-ils aussi ce personnage en Kevin Spacey ?
Ont-ils vu Narcos avant de juger El Chapo ?
La persistance rétinienne de la série peut-elle entraver le cours de la Justice ? C’est ça la grande question Netflix.
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