A l’approche des élections américaines, Facebook multiplie les interdictions publicitaires sur ses réseaux.
Chaque semaine, une annonce. On sent que Mark Zuckerberg, le PDG de l’entreprise aux quinze milliards de dollars de chiffres d’affaires, doit donner des gages tous azimuts sur Facebook et sa filiale Instagram.
Exit, désormais, toutes les publicités qui découragent explicitement une personne de se faire vacciner. La désinformation, les « fake news », en matière de vaccination, étaient déjà proscrites des réseaux de Facebook. Néanmoins, nombres de messages passaient sous les radars, et les activistes anti-vaccin, revigorés par l’épidémie, n’ont jamais été aussi actifs sur la Toile. Dès le mois de mars, Facebook avait réduit la visibilité des groupes « antivax ».
L’entreprise californienne renforce encore ses mesures
Et ce, vingt-quatre heures après avoir banni de ses flux les messages niant la Shoah. Règle qui s’appliquera dans tous les pays, y compris ceux où la loi ne les réprime pas. Mark Zuckerberg a souhaité l’annoncer lui-même. Il a dit, lundi, constater partout une augmentation des violences antisémites et surtout avoir évolué dans sa réflexion, lui, le défenseur acharné de la liberté d’expression. Combien de polémiques a-t-il essuyé alors qu’il refusait de modérer les contre-vérités lorsqu’elles étaient proférées, spécifiait-il, « avec sincérité » ? Et dire que cela incluait le négationnisme... Son groupe fait maintenant état d’un sondage montrant l’effarante proportion de jeunes ignorant la réalité de l’extermination des Juifs pendant la seconde guerre mondiale. Combien de temps Facebook et Instagram allaient-ils laisser faire ?
Enfin, serrage de vis tardif, mais serrage quand même, concernant le déroulement des élections américaines
Là aussi, en deux temps. Facebook a commencé par interdire les publicités qualifiant le vote de « frauduleux », l’administration de « généralement corrompue », revendiquant prématurément la victoire ou bien contestant les résultats du scrutin une fois celui-ci prononcé. Mark Zuckerberg agissait suite à une missive de Joe Biden très en colère, accusant Facebook d’être le principal vecteur de dé-légitimation du vote.
Toutefois, voyant comment évolue la campagne et estimant son règlement insuffisant, Facebook vient de préciser qu’aucune publicité politique ne sera diffusée sur ses réseaux après la fermeture des bureaux de vote le 3 novembre au soir et ce, jusqu’à nouvel ordre. Peut-on faire plus symptomatique de la foire d’empoigne à laquelle le pays se prépare ?
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