"Fall Guys", l'Intervilles du jeu vidéo

France Inter
Publicité

Le jeu vidéo "Fall Guys" rencontre un succès ahurissant : il est devenu le plus téléchargé de tous les temps sur PlayStation.

En français, « Les gars qui tombent ». Vous vous souvenez des « Télétubies », cette émission de télé britannique avec des petits nounours hébétés et bigarrés ? On disait que ça passait très tôt à la télévision le matin pour les enfants, mais aussi pour les teufeurs anglais encore sous acide. Eh bah, "Fall guys", c’est pareil. Ca vous sature la rétine de couleurs flashys et ça grouille de micro-perso-patates à hurler de rire. Ils sautent dans tous les sens, roulent, boulent et se tamponnent sur une musique binaire digne des salles d’arcade de quand on était gosse.

"Fortnite" – le précédent phénomène mondial de la planète game – vous débitait du gros héros très méchant et tout plein de muscles, visant explicitement les petits garçons. Là, les micro-patates animées ne sont pas genrées pour un sous. Elles plaisent à tout le monde. En outre, elles ne tuent personne, mais s’affrontent au cours d’une série d’épreuves tout droit sorties d’« Intervilles ». C’est aussi simple, aussi moche, aussi crétin, aussi injuste, donc aussi jubilatoire qu’« Intervilles ». Un « Intervilles » auquel 50 personnes pourraient jouer simultanément depuis chez elles. Un « Intervilles » halluciné et sur speedé. Car "Fall Guys" va vite, très vite, c’est le secret de son pouvoir addictif. En dix minutes, on accède à la finale. Ca rend dingue. On rate. Ca rend dingue. On recommence. Ca rend dingue. Et quand on gagne des points, on peut se déguiser gratos en hot-dog. Une chance.

Publicité

"Fall Guys" est-il une « Battle Royale » ? Ca c’est pour faire comme si je m’y connaissais. Non, parce qu’on ne trucide pas. Oui, parce qu’à la fin, il n’en restera qu’un. Comment "Fall Guys" est-il devenu le jeu le plus téléchargé de tous les temps sur PlayStation ? Sa gratuité, le mois dernier a aidé. Mais pas que. Son côté totalement régressif, nous renvoyant à notre propre enfance autant qu’à celle de l’industrie. Les jeux de simulation sportive et de guerre sont devenus de fastueuses productions au graphisme façonné par des armées de concepteurs. Et voilà, un studio indépendant, Mediatonic, qui se taille la part du lion, en misant sur une mécanique tout ce qu’il y a de plus basique et ludique. Ni réaliste, ni complexe. Pur et simple défouloir. Pur et simple échappatoire.

L'équipe