Ça démarre ce soir, en Corée du Sud et sur les chaînes de France Télévisions : Les Jeux Paralympiques !
Envers et contre tous les journalistes de tous les médias qui ont annoncé dimanche 25 février : les Jeux, c'est fini ! Non, ce n'est pas fini ! Les Jeux Paralympiques ne sont pas un machin après les Jeux, ce sont les Jeux ! Et pour que cesse la relégation post-mortem, il faudrait que le Comité place sa cérémonie de fin au terme des épreuves réservées aux handicapés. Pas avant, c’est absurde.
En attendant, gloire à la couverture que le service des sports de France Télévisions signe des Jeux Paralympiques. Cette année, le décalage horaire ne va pas aider. Mais souvenez-vous, succès d’audience totalement inattendu lors de Rio 2016. Un plébiscite du public. Et du beurre dans les statistiques carrément honteux de la télévision en général. Seulement 0,8% des gens vus à l’écran sont en situation de handicap. Et sans les Jeux Paralympiques ce serait encore moins. 12 millions de Français sont ainsi frappés d’invisibilité à la télé.
Exit animateurs et journalistes handicapés
Souvenez-vous : la télé reste un spectacle visuel qu’on ne veut pas gâcher. Dans les talk-shows, les invités handicapés viennent témoigner du handicap. Ce qui est débile. Ils peuvent intervenir dans tous les champs d’expertises comme n’importe quel valide.
Côté fiction, c’est pareil. Soit, on cause du handicap, soit on montre des héros qui le surpassent en permanence. Mimie Mathy et ses super-pouvoirs sur la Une. « Cain », le commissaire en fauteuil sur la deux. On manque de personnages ordinaires : employés de mairies, médecin, profs… handicapés, mais on s’en fout, leur fonction n’étant pas du tout celle-ci dans le récit. Juste, on s’habitue à voir leur corps à l’écran.
Reste le divertissement. Là, ça bouge, vraiment
Et comme souvent, en matière de diversité, ça vient de « The Voice », sur TF1, qui sélectionne les candidats uniquement à la voix, pas au physique.
On se souvient de Jane, toute jeune malvoyante, face caméra, sans lunettes noires, alors que ses yeux – strabisme et pupilles blanchies - sont très marqués par le handicap. Pas de lunettes, exactement comme le réclame une nouvelle génération d’aveugles qui se bat d’ailleurs pour faire autre chose que de la musique, pour ne pas ressembler à Gilbert Montagné, pour faire des études et du sport. Bref, pour que les modèles de réussite changent. Regarder un champion paralympique triompher à la télé, c’est comme filmer un aveugle sans lunettes. C’est accepter la différence et mettre scène ses espérances.
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