L'horloge parlante s'éteint, mais la radio continue à donner l'heure !

L'horloge parlante va disparaître cet été
L'horloge parlante va disparaître cet été ©Getty - jgareri
L'horloge parlante va disparaître cet été ©Getty - jgareri
L'horloge parlante va disparaître cet été ©Getty - jgareri
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Vous avez jusqu’au 1er juillet 2022 pour appeler le 3699. Après, c’est fini. L'horloge parlante, lancée il y a 89 ans, s'arrêtera cet été. Qu'on se console : l'horloge parlante, c'est la radio !

Dans quelques années, je dirai à mes petits-enfants que j’ai connu l’époque où on pouvait passer un coup de fil pour savoir l’heure qu'il est : ça leur semblera sans doute lunaire.

Pourquoi cette décision de sonner le glas de l’horloge parlante ?

Orange, dans un communiqué, explique que plus personne ou presque ne l’appelait, tout simplement. On a  l’heure partout, désormais, et avant tout sur nos téléphones.

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Cette annonce me rend mélancolique, parce qu’elle semble affirmer que donner l’heure est une mission désormais inutile. Or, que fait-on, nous, ici à France Inter, tous les jours et depuis longtemps ?

Disons-le : si toutes les radios donnent l’heure, c’est en partie pour des raisons « sondagières ». Médiamétrie, l’organisme qui mesure les audiences, se base sur des sondages déclaratifs : il demande à un panel de Français ce qu’ils ont écouté à telle heure.

Quand une chronique démarre chaque jour en rappelant l’heure, cela aide les personnes sondées à  se souvenir qu’à telle heure, elles écoutent telle radio… et c’est bon pour les résultats d’audiences.

Mais la pendule, c'est surtout un service que les auditeurs et auditrices attendent.

On se le répète souvent, entre nous, dans les couloirs de France Inter : la radio, ça  sert à donner l’heure. Mantra commode les jours de doute… L’antenne en  direct, contrairement aux podcasts, garde cette fonction-là aujourd’hui : un accompagnement. Une balise horaire dans la vie des gens, surtout le matin.

Les quatre bips, soit dit en passant, sont envoyés automatiquement à  l’heure exacte, avec une précision  chirurgicale (il y a un minuscule décalage pour ceux qui écoutent la  radio en numérique).

Contrairement aux autres éléments sonores (les reportages, les jingles, la musique), les bips partent « tous seuls »,  autrement dit le technicien ou la technicienne n’a pas à pousser sur un bouton. Ils sont diffusés en surimpression de  l’antenne. Ils viennent parfois (presque jamais !) souligner qu’on est en retard…

La radio est le média de la régularité par excellence. Nombre d’habitudes domestiques sont liées à la grille des programmes : combien sont-ils à caler leur café ou leur douche sur Thomas Legrand ou Florence Paracuelos ? Le lien entre la radio et les auditeurs, ce sont des jalons, des repères… qui s’appuient sur l’horloge aux chiffres rouges du studio.

Finalement, je me console de la mort annoncée du 3699 en le proclamant fièrement : l’horloge parlante,  c’est nous !