"Law & Order" : grande leçon de procédure accusatoire

Le détective Chester Lake (joué par Adam Beach) et Ben Nicholson (Aidan Quinn), sur le tournage de "Law & Order: Special Victims Unit" en 2007
Le détective Chester Lake (joué par Adam Beach) et Ben Nicholson (Aidan Quinn), sur le tournage de "Law & Order: Special Victims Unit" en 2007 ©AFP - Rob Loud / Getty Images North America
Le détective Chester Lake (joué par Adam Beach) et Ben Nicholson (Aidan Quinn), sur le tournage de "Law & Order: Special Victims Unit" en 2007 ©AFP - Rob Loud / Getty Images North America
Le détective Chester Lake (joué par Adam Beach) et Ben Nicholson (Aidan Quinn), sur le tournage de "Law & Order: Special Victims Unit" en 2007 ©AFP - Rob Loud / Getty Images North America
Publicité

Aux Etats-Unis, sur NBC, la série culte "Law & Order", devenue "New York Police Judiciaire" en France, revient sur la chaîne NBS après 11 ans d'absence.

20 ans de télévision américaine, 1990-2010, traduits en 110 langues et exportés dans 220 territoires. En France, pas moins de neuf chaînes ont diffusé cette saga que TF1 a rebaptisé : "New York Police Judicaire".

Des épisodes scindés en deux parties

Un meurtre pour commencer. L’action se situe d’abord dans le New York des années 1980 gangréné par la criminalité et la corruption. Petit à petit, l’homicide de droit commun cèdera sa place au risque terroriste. Peu importe, le téléspectateur suit toujours le travail acharné des enquêteurs du 27e district confondant le malfaiteur. Voilà pour "l’ordre", "order".

Publicité

Puis, seconde partie, "the law", la loi. Un tournant historique dans la représentation de la justice à l’écran. Les héros sont ici les procureurs. « Law & order », la grande saga de la procédure accusatoire. Une plongée redoutablement technique dans les arcanes de la justice pénale américaine. Mieux, dans le bureau du District Attorney où le créateur de la série, Dick Wolf, met en scène des personnages relativement archétypaux. On entre très peu dans leur intimité, on s’épargne leurs histoires de cul… La procédure, rien que la procédure.

Car ce qui intéresse, voire qui obsède "Law & Order", c’est le dilemme moral propre à l’application du droit

Toute la palette des contradictions entre argument éthique et argument juridique y passent. Un procès doit-il se gagner à tout prix ? L’intention pèse-t-elle plus que l’acte ? Le doute plus que l’enquête ? L’esprit de la loi versus son exercice…

20 saisons et une tripotée de dérivés

"Law & Order", ou comment la télévision a donné au monde entier un cours de droit magistral et complexe, structurant à ce point l’imaginaire collectif que bien des professeurs à l’école du barreau et de la magistrature, mais aussi dans les écoles de journalisme et de cinéma, se sont échinés ensuite à extirper les poncifs américains du cerveau de leurs étudiants.

Après 11 ans d’arrêt, "Law & order" revient et, avec elle, des flics qui entrent chez les gens mandats à la main, des juges qui réclament le silence avec un marteau, des procureurs en campagne électorale, des accusés qui plaident coupables, des témoins qui jurent sur la Bible, des "votre Honneur", and so, and so…

L'équipe