Peur sur la presse algérienne

Manifestation en septembre 2020 en soutien au journaliste emprisonné Khaled Drareni, finalement libéré en février 2021
Manifestation en septembre 2020 en soutien au journaliste emprisonné Khaled Drareni, finalement libéré en février 2021 ©Getty - Stringer/picture alliance
Manifestation en septembre 2020 en soutien au journaliste emprisonné Khaled Drareni, finalement libéré en février 2021 ©Getty - Stringer/picture alliance
Manifestation en septembre 2020 en soutien au journaliste emprisonné Khaled Drareni, finalement libéré en février 2021 ©Getty - Stringer/picture alliance
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Dimanche dernier, un journaliste a été arrêté en Algérie. La liberté d’expression se trouvait déjà menacée sous la présidence d’Abdelaziz Bouteflika. Le nouveau régime opère une reprise en main spectaculaire.

Il travaille depuis 10 ans pour le quotidien « Liberté », journal francophone fondé au début des années 90. Mohamed Mouloudj a été interpellé chez lui, dimanche. Son domicile a été perquisitionné. Hier, il a été placé en détention provisoire après une garde à vue de 48 heures. Ce n’est pas la première fois qu’il est embarqué, jusqu’à présent il avait toujours été relâché. 

La liberté d’expression se trouvait déjà menacée sous la présidence d’Abdelaziz Bouteflika. Là, le nouveau régime opère une reprise en main spectaculaire

Le durcissement est flagrant. Je pourrais y consacrer un édito chaque semaine. Ce week-end, un autre journaliste et membre de la Ligue algérienne des droits de l’homme, Hassan Bourras, a été incarcéré pour « apologie du terrorisme ». Arrêté il y a 8 jours et accusé également de « complot contre la sécurité de l’État visant à changer le système de gouvernance », Hassan Bourras est en détention provisoire après son audition par un juge à Alger. Il attend son procès. 

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Mi-août a eu lieu celui de Rabah Kareche, derrière les barreaux depuis le mois d’avril, après avoir rendu compte - lui aussi dans le quotidien « Liberté » - des mouvements de protestation Touaregs. Il a écopé d’une peine d’un an de prison. On l’accuse de « provoquer la ségrégation et la haine dans la société ». 

Juste avant lui, en juillet dernier, un tribunal de Tébessa, dans le nord du pays, a condamné Adel Sayad à deux années d’incarcération

Epinglé pour ses publications sur les réseaux sociaux. Adel Sayad, poète réputé et voix de la radio locale depuis plus de 25 ans.  

A l’orée de l’été, alors que les élections législatives approchaient, une kyrielle de cartes presse ont été embarquées par les autorités, interrogées, puis remises en liberté. Pure opération d’intimidation. 

Parmi les journalistes visés, Khaled Drareni, correspondant de Reporters sans frontière. Il venait de sortir de prison et attendait un nouveau jugement. Il est devenu un symbole. Son cas ne doit pas faire oublier celui de confrères moins médiatisés.

Alors que Drareni était libéré, en mars, Abdelakim Setouane, rédacteur en chef du site d’info arabophone Essafir Broadcast, se voyait condamné à 6 mois fermes pour « chantage journalistique ». 

Je n’ai fait que remonter l’année 2021 pour la presse algérienne. Et elle n’est pas terminée.