"La Marseillaise" : le journal, la route et la boule

Un homme lit "La Marseillaise", le 22 septembre 2020. Le Tribunal de commerce étudie ce jour-là l'offre de rachat faite par le groupe de presse Maritima
Un homme lit "La Marseillaise", le 22 septembre 2020. Le Tribunal de commerce étudie ce jour-là l'offre de rachat faite par le groupe de presse Maritima ©AFP - Nicolas Tucat
Un homme lit "La Marseillaise", le 22 septembre 2020. Le Tribunal de commerce étudie ce jour-là l'offre de rachat faite par le groupe de presse Maritima ©AFP - Nicolas Tucat
Un homme lit "La Marseillaise", le 22 septembre 2020. Le Tribunal de commerce étudie ce jour-là l'offre de rachat faite par le groupe de presse Maritima ©AFP - Nicolas Tucat
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"La Marseillaise", l’autre quotidien de la ville de Marseille, a peut-être une chance d’être sauvé.

Réponse le 7 octobre, mais l’affaire semble s’être jouée hier au tribunal de commerce. Les salariés en sont sortis soulagés. 

Ainsi Marseille, devenue ville de gauche, après 25 ans d’une droite sans partage, conservera-t-elle un quotidien de gauche. Ce n’est pas rien. Durant la campagne des municipales, les éditos de La Provence, le titre local le plus puissant, avaient fait tousser tant ils appuyaient la candidature UMP de Martine Vassal. C’est finalement Michèle Rubirola qui fut élue. Même la région, pourtant tenue par Les Républicains, a donné des sous à l’Association des Amis de La Marseillaise pour renflouer ce vieux canard coco, au nom du pluralisme de la presse. Comme quoi, une Provence plénipotentiaire ne ferait le bonheur de personne. 

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C’est pourtant bien La Provence, qui a failli avaler son petit concurrent (qui tire seulement à 10 000 exemplaires) et ce, avec l’aide de Xavier Niel, milliardaire déjà copropriétaire du Monde et nouvel homme providentiel de la presse régionale avec les rachats de Nice Matin et de France Antilles. Toutefois, le projet n’a pas abouti. 

Un petit groupe, Maritima Média, 42 salariés, pointe alors le bout de son nez. Il est détenu par la mairie communiste de Martigues, pour tout dire, le dernier bastion rouge des Bouches-du-Rhône. L’éditeur fabrique le journal municipal de Martigues et anime Maritima Radio, « Des hits, de l’info », 107.2, sa fréquence à Marseille, il y a des affiches avec des dauphins bleus sur les bus de la ville en ce moment. 

Voilà qui a du sens. La Marseillaise est né en 1943 des réseaux résistants communistes du Sud. Le journal a balbutié sous l’Occupation. Il lui faudra attendre août 1944 pour s’arroger – revanche !  – les locaux du « Petit Marseillais », quotidien ouvertement collaborationniste. La Marseillaise, longtemps affiliée au PC, se dit aujourd’hui ouverte à toutes les gauches et tous les mouvements sociaux. Chaque fin janvier, le titre organise « Le Grand Prix de la Marseillaise », première course cycliste de la saison qu’a remportée Bernard Hinault deux ans après sa création. Plus tard dans l’année, vient « Le Mondial La Marseillaise » à pétanque, célèbre tournois dont la 59e édition vient de s’achever. Des évènements que lorgnaient tout particulièrement les repreneurs. 

La Marseillaise : internationale bouliste et journal des damnés de la pédale !