Meghan Markle, femme du prince Harry et mère du prince Archie, brise un tabou planétaire : celui de la fausse couche. Par ce geste médiatique, Meghan Markle, duchesse de Sussex, signe sa rupture définitive avec la « firme », ainsi surnomme-t-on la famille royale d’Angleterre dont les membres s’engagent à se taire.
Une pleine page dans le New York Times pour dire la douleur d’avoir perdu un deuxième enfant en cours de grossesse, et la solitude des femmes qui vivent ce deuil, ce renoncement, cet échec entêtant. Une page pleine de mots, très justes, très intimes et très beaux, pour susciter une conversation mondiale autour d’un sujet dont on ne parle pas.
Par ce geste médiatique, Meghan Markle, duchesse de Sussex, signe sa rupture définitive avec la « firme », ainsi surnomme-t-on la famille royale d’Angleterre dont les membres s’engagent à se taire. « Never explain, never complain » : « Ne jamais s’expliquer, ne jamais se plaindre ».
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Légendaire devise de la Reine Victoria. Un pacte du silence qui s’applique autant à la politique qu’à l’intime. Évidemment, puisque qu’en monarchie, le corps du roi et son intimité constituent des enjeux politiques.
En 1995, Lady Diana pulvérisait déjà cet interdit en accordant une interview choc à la BBC sur le naufrage de son mariage, étalant au grand jour la sexualité du couple princier. Meghan Markle, renégate deuxième génération, va plus loin, elle ose l’exposition de son utérus.
De fait, nul précédent à Buckingham palace. La jeune actrice américaine métisse a d’autres modèles. Les deux femmes noires les plus puissantes au monde, d’abord. Michelle Obama, ex-première dame, et Beyoncé, chanteuse élevée au rang d’icône. Toutes deux ont révélé au public une fausse-couche, sans taire la honte et la tristesse qui les ont marquées à vie.
Quant à la forme, une page dans le New York Times, il y a un précédent. Celui d’Angelina Jolie, en 2013. Cette actrice, américaine elle aussi, intitulait une tribune « Mon choix médical ». Le retentissement en fut international. Il y était frontalement question d’une double mastectomie, ablation du sein, afin de prévenir un risque élevé de cancer, l’actrice étant porteuse du gène BRCA1. La déclaration engendra quantité de séquences médiatiques à vocation pédagogique sur cette pathologie mal connue du grand public.
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Le récit de Meghan Markle s’inscrit dans un autre registre, porté par l’émotion et le lyrisme propre à la mise en scène de soi. La starlette, activiste féministe devenue duchesse, navigue toujours entre sincérité et une stratégie d’image bien huilée. Pour le « New York Times », elle reprend le désormais célèbre « Comment ça va ? ». Question qu’avait osé lui poser un journaliste d’ITV en pleine tempête britannique. A l’époque, les larmes lui montaient aux yeux. Aujourd’hui, elle assume sa fausse-couche dans une story transgressive et maîtrisée. Celle d’un utérus américain à la cour d’Angleterre.
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