Pornhub défend-t-il les travailleurs du sexe ?

Logo de "Pornhub", site web de vidéos pornographiques.
Logo de "Pornhub", site web de vidéos pornographiques. ©AFP - Ethan Miller / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
Logo de "Pornhub", site web de vidéos pornographiques. ©AFP - Ethan Miller / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
Logo de "Pornhub", site web de vidéos pornographiques. ©AFP - Ethan Miller / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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Paypal ne veut plus servir de moyen de paiement à Pornhub. Le monde du porno est en émoi, pourquoi ? Parce que Pornhub, entreprise canadienne et 8ème site le plus fréquenté au monde, est un champion de la communication...

Pornhub, empire de la pornographie en ligne, a lancé « Modelhub ». Des acteurs du X qui fabriquent leurs propres vidéos et les proposent moyennant finance. Or, quoi de plus pratique que Paypal pour réaliser ces transactions ? Vous y créez un compte alimenté par votre carte bleue. Ce compte vous permet d’effectuer des achats sur Internet sans plus avoir à entrer vos données bancaires. C’est sécurisé et anonyme. 

Or, Paypal refuse désormais de servir d’intermédiaire. Cette plateforme de paiement s’est toujours tenue, par principe, à distance du marché de la vidéo pour adulte. Y compris la plus éthique, la plus féministe. Donc, pourquoi Pornhub ? Ça commençait à faire tâche.

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Pornhub se dit « dévasté par la décision de PayPal d’arrêter les versements à plus de 100 000 performeurs qui dépendent d’eux pour vivre. Cela ne fera que nuire aux efforts visant à mettre fin à la discrimination et à la stigmatisation des travailleurs du sexe ».  Et puis quoi encore ? 

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Pornhub est un « tube », un géant du web gratuit né au mitan des années 2000, précipitant la chute du DVD X. Via ces tubes, 100 milliards de vidéos sont, en effet, regardées chaque année gratuitement. Des contenus piratés, volés, diffusés sans accord des acteurs et actrices qui y sont montrés. Sans que rien ne leur soit reversé. Un phénomène qui a provoqué la chute des studios de l’industrie porno et grandement fragilisé les filles dont c’est le métier. Alors, Pornhub, défenseur de ces travailleuses et de leur rémunération ? C’est effarant.

D’autant que nul ne connaît le pourcentage que prélève Pornhub sur les vidéos mises en lignes par ses « models » sur sa branche payante. Pornhub possède d’autres sites payants ouverts, par exemple, aux amateurs qui veulent monétiser leurs ébats. La plateforme se prend une com’ écrasante sur leurs revenus. Enfin, Pornhub n’est pas dépendante de Paypal. Elle a largement les moyens de concevoir ses propres canaux de paiement. 

Enfin, pour ce qui est de la « stigmatisation ». Il est vrai que Pornhub investit dans de redoutables campagnes de com' visant à rendre ce marché du sexe en ligne « cool ». Mais c’est pour mieux masquer les effets de son propre modèle : dévastateur sur le plan économique, sans aucun garde-fou sur le plan des pratiques. 

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