

Le géant américain met un milliard de dollars sur la table pour faire la paix avec la presse. Mais il fait face à une union sacrée des quotidiens nationaux, régionaux, des magazines et des agences de presse qui en ont marre de se faire piller le travail de leurs journalistes depuis tant d’années.
Même les journaux les plus puissants se prennent en pleine figure la crise des investissements publicitaires. L’avenir tétanise tout le marché. Alors imaginez : un milliard à se partager entre groupes de presse qui pactiseront avec le géant du numérique.
Le deal : vous signez, vous touchez l’argent et en échange, Google propulse vos articles, vidéos et photos en tête d’une future vitrine intitulée « Showcase ». Waouh, l’information que nous fabriquons super bien mise en valeur, des internautes qui vont cliquer et arriver directement sur nos sites d’information, plus de l’argent – nous en avons tous besoin – précipitons-nous !!
200 titres de presse ont déjà paraphé la proposition : Die Zeit et Der Spiegel en Allemagne, la Folha de Sao Paulo, et d’autres journaux encore en Grande-Bretagne, au Canada, en Inde, au Pays-Bas. Une manne pareille, ça ne se refuse pas.
Si, pourtant : deux pays font de la résistance, l’Australie et la France
Du jamais vu. Face à Google, on assiste à une union sacrée des quotidiens nationaux, régionaux, des magazines et des agences de presse. Marre, ils en ont marre de se faire piller le travail de leurs journalistes depuis tant d’années.
Vous entendez à la radio qu’il y a du grabuge dans le Haut-Karabagh. Vous tapez ce nom, dans Google, pour voir à quoi ressemble ces villes bombardées. Elles apparaissent immédiatement. Merci, Google et bonne journée.
Non, disent les médias, ça ne peut pas se passer comme ça.
C’est nous qui finançons ces périlleux reportages aux quatre coins du monde. Tant mieux que l’information circule, tant mieux que Google expose nos photos, mais Google se goinfre de revenus publicitaires grâce à cela. On veut notre part.
Ca tombe bien, l’Union européenne a donné raison aux médias, obligeant Google, Facebook et les autres à leurs verser ce qu’on appelle « un droit voisin »
Seulement voilà, Google ne veut pas de ce droit voisin. D’où son idée du milliard étalé sur trois années, destiné à acheter la paix. Malheureusement, c’est moins que la somme dont devrait s’acquitter le moteur de recherche s’il appliquait la loi.
En outre, le milliard maintient les journaux en situation de mendicité, dépendant du bon vouloir de Google lorsque le milliard, il faudra renouveler. La loi, elle, remettrait tout le monde à égalité. Google a saisi la Cour d’appel pour se défiler. Verdict jeudi.
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