Presse magazine : grande braderie, grande inquiétude

Piles de papiers imprimés
Piles de papiers imprimés ©Getty - xPACIFICA
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L'inquiétude monte chez Mondadori, troisième groupe de presse magazine français. Le mot est faible. C’est une peur panique qui gagne les 700 salariés et environ 300 pigistes de ce géant de papier glacé.

Modes et Travaux, le très populaire Closer, Grazia, féminin chic et cultivé, Pleine vie, Télé Star, Le Chasseur français, Top Santé, L’Auto-journal, Vital, Réponse Photo, Sciences et Vie, publication centenaire : autant de magazines qui ont vu leur destin basculer. 

Tous, et bien d’autres encore, appartiennent à Mondadori, lui-même propriété de la famille Berlusconi en Italie. Mondadori, poids lourd du livre, se recentre sur l’édition et se débarrasse de la presse. Or, vous savez quoi ? Personne n’en veut et ça ne vaut plus grand-chose. La majorité de ces journaux ont été rachetés pour plus de 500 millions d’euros, il y a douze ans. Valeur divisée, au bas mot, par dix aujourd’hui. 

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Les titres de presse détenus par Mondadori
Les titres de presse détenus par Mondadori
- capture d'écran de www.mondadori.fr

Mondadori avait longuement discuté d’une union, en France, avec le groupe Lagardère. Seulement voilà, Lagardère a stoppé net, parce que Lagardère, aussi, a décidé de bazarder ses titres. À l’exception du Journal du Dimanche et de Paris Match, tout le reste est cédé à un entrepreneur tchèque dont Elle, Version Femina, Art & Décoration et Télé 7 Jours. Dans ces rédactions-là, non plus, on ne sait pas du tout de quoi l’avenir sera fait. 

Vous rendez-vous compte, entre Mondadori et Lagardère, du nombre de magazines qui changent de main cette année ? 

Pour les salariés de Mondadori France, la stupéfaction vient surtout de celui qui les achète finalement. Un groupe au nom inconnu du grand public, Reworld Media. Une société qui mise à fond sur le développement numérique. Très bien, ça pêchait chez Mondadori. Le problème, c’est que Reworld a déjà racheté des magazines, comme Marie-France ou Be, et que 90% des équipes en sont parties. 

Le contenu est majoritairement fourni par une agence qui balance de la copie en fonction des annonceurs qui s’y associent. Tout est à vendre, donc, sur le site et dans les pages d’un journal. De quoi mobiliser tout particulièrement la rédaction de Sciences et vie, titre qui mise sur les abonnements, engrange très peu de pub et dont la teneur scientifique est incompatible avec une politique du clic. Sans blague. 

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