Ce soir un débat politique prometteur sur France2 !
Edouard Philippe versus Laurent Wauquiez, dans l’Emission politique ! Le chef de la majorité face à celui qui veut incarner l’alternative. Mais surtout 2 hommes de la même génération, qui étaient dans le même parti et faisaient campagne, juste avant le 1er tour de la présidentielle, pour le même candidat : François Fillon. Les amoureux de la politique se lèchent les babines parce qu’au fond, en ces temps de recomposition, rien n’est plus prometteur qu’un débat entre 2 personnalités qui, venant de la même sphère idéologique, se retrouvent sur 2 plaques tectoniques politiques différentes. Pourquoi, comment ? Quelle sont les parts d’opportunisme, de conviction ? Tous les 2, plus jeunes, étaient des modérés pro-européens, l’un d’essence rocardienne, l’autre, collaborateur de Jacques Barrot, d’essence démocrate-chrétienne... Assez proche au fond. Le 1er est vite devenu juppéiste, le 2nd plutôt sarkozyste. Ils sont maintenant aux franges opposées de la droite. Wauquiez estime que Philippe est un macronien hors sol, Philippe pense que Wauquiez est un populiste sans vergogne.
Au-delà de la politique, ces deux-là ne s’aiment pas !
Non. Et leurs entourages ne tentent même pas de masquer cette détestation –comme on le fait d’habitude- en désaccord politique. Au-delà des classiques dissensions idéologiques, chacun d’eux juge que l’autre est un traitre, un indigne. Laurent Wauquiez, parce qu’Edouard Philippe (alors minuscule dans son propre camp, et même perdant de la primaire avec son mentor Alain Juppé) n’a pas hésité à rallier un candidat contre lequel il avait ferraillé pendant la campagne. C’est toujours comme ça : le principe d’un rassemblement, c’est que se réunissent des gens qui ne pensent pas au départ tout à fait pareil. Ça peut être vu comme un acte vertueux ou comme une trahison. Aux yeux de Laurent Wauquiez, Edouard Philippe n’est pas digne de confiance. Philippe, lui, considère que Wauquiez brade toutes les valeurs de la droite modérée. Il exècre cette façon d’abandonner le langage de la complexité, de cesser de faire appel à l’intelligence des citoyens pour flatter leurs cerveaux reptiliens. Pour Philippe, c’est Wauquiez qui trahit ce qui était leurs idées communes. Il y aura bien sûr, ce soir, des batailles de chiffres, incompréhensibles comme d’habitude autour du budget, exagérations d’un côté, sous-estimations de l’autre sur le social, des anathèmes au sujet de l’immigration... il ne faut pas, en revanche, s’attendre à ce que la question qui devrait mobiliser l’attention de tous nos politiques, l’écologie, soit abordée (sauf si Léa Salamé arrive à l’imposer)... ils n’en sont pas férus ni l’un ni l’autre malgré leur jeune âge ! Ils sont, sur ce point, tous deux anachroniques. Mais surtout, il y aura cet affrontement d’hommes, assez jeunes pour se disputer l’avenir... un duel qui peut s’installer pour des décennies. Et soyons honnêtes, nous qui aimons la politique, ne sommes pas non plus de purs esprits vertueux, nourris aux seuls débats d’idées... j’avoue (et je ne dois pas être le seul) ressentir la petite excitation que doivent ressentir les fans de boxe, le matin d’un grand combat...
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