Emmanuel Macron s'installe dans le paysage, et fait peur à droite comme à gauche. Alors que la campagne va véritablement commencer, pourra-t-il prouver-sa stature d'homme d'état ?
Ce n'est plus une bulle médiatique, c'est de la malhonnêteté intellectuelle de continuer à le penser. Autrement, il y aurait longtemps qu'elle aurait fait pschiiiiit. La popularité du fondateur d'En marche ne se dément nullement. Bon, relativisons : pour l'instant, aucun sondage ne le voit, aujourd'hui, au second tour de la présidentielle. Cette popularité résistera -t-elle à l'épreuve d'une camapgne ? Nul ne le peut le dire. Mais il grappille des points ci et là...
C'est pour ça que le camp Fillon commence à regarder de très près la poussée de Macron ... Car incontestablement, il marche sur ses plates bandes. Pas sur l'électorat très conservateur du candidat de droite, mais plus sur les électeurs déçus d'Alain Juppé, et surtout sur les centristes totalement en phase avec la démarche libérale de l'ancien ministre de l'économie qui, à la différence de François Fillon, possède une dimension sociale et sociétale. Et ça, ça ne peut que séduire l'UDI et le MODEM de François Bayrou. Lui qui d'ailleurs ne sait toujours comment enrayer cette poussée.
A gauche, même cris d'effroi .. Vous allez voir, les rats vont quitter le navire socialiste. Car le candidat élu de la Belle Alliance Populaire ne fera que de la figuration à la présidentielle, quel qu'il soit... Aucun n'est en mesure d'être au second tour : Valls, Hamon, Montebourg... Une victoire de l'un des deux derniers profiterait pleinement à Emmanuel Macron qui aspirerait tous les déçus du PS, opposés à une ligne trop à gauche... S'il vous fallait une preuve supplémentaire que les socialises sont totalement en déshérence, mais ça c'est un autre sujet.
Il effraie droite et gauche car il peut plaire au plus grand monde. Il fait le plein dans ses réunions : 10 000 à Paris, des centaines à chaque déplacement en province... Et pour l'avoir suivi, ce qui surprend, c'est qu'il attire à chaque fois des personnes qui vous avouent n'avoir jamais assisté à un meeting... Donc des novices, abstentionnistes. Un autre phénomène se produit : le Macron des campagnes s'enracine encore plus que le Macron des villes... Preuve qu'il mord aussi les mollets de Marine Le Pen... Mais le Macron des banlieues, pour le moment, n'existe pas.
Et quand vous demandez à ses électeurs pourquoi ? Ils vous répondent "Il dégage de la joie, de la confiance de l'enthousiasme", ils ne vous parlent pas d'une mesure particulière ... Vous pouvez leur proposer la fin du 49.3, des mesures identitaires, la suppression de centaines de milliers de postes de fonctionnaires ... Non, la France de 2017 veut du sourire, de l'allégresse ... Je ne sais pas s'il faut vraiment s'en réjouir.
Le vrai danger pour Emmanuel Macron c'est peut-être lui même... Il est porté par quelque chose qui semble parfois le dépasser. Au mois de janvier on va commencer à entrer dans le dur, et c'est véritablement là qu'on découvrira si Emmanuel Macron a la stature d'un homme d'Etat.
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