Nicolas Hulot candidat en 2017… Ses amis (de plus en plus nombreux) se préparent pour lui.
Oui, Nicolas Hulot reçoit de toutes parts des appels le pressant à se déclarer. Il ne répond pas clairement, voit du monde mais ses plus proches amis en politique, Jean-Paul Besset et Pascal Durant, travaillent pour lui, dans l’hypothèse d’une candidature souhaitée par de plus en plus de personnalités : presque tous les écologistes, même ceux qui lui étaient historiquement hostiles, comme Noël Mamère, mais aussi des communistes (parmi les dirigeants) qui ne veulent pas recommencer l’expérience Mélenchon. Des socialistes, qui ne souhaitent pas rempiler avec François Hollande, et qui craignent qu’un candidat purement PS n’atteigne pas le 2nd tour. Benoit Hamon, par exemple, se verrait parfaitement soutenir Nicolas Hulot. Mais Hulot a aussi des contacts au centre et au sein de la droite modérée. Des intellectuels, des économistes l’appellent et veulent travailler pour lui. Hulot, disent ses soutiens, peut être l’incarnation d’une autre offre antisystème. Non pas basée sur le rejet des élites mais sur l’idée qu’il faut changer la façon de faire de la politique et y intégrer beaucoup plus d’éléments et d’expériences de la société civile, pour révolutionner les pratiques, notamment économiques, en vue d’une réelle transition énergétique. Pour son ami Pascal Durant, face au contre modèle sombre que représente le FN, Hulot pourrait être le visage du contre modèle clair.
Qu’est-ce qui fait hésiter Nicolas Hulot ?
En dehors des aspects personnels (facteurs psychologiques, hors de portée de notre analyse), il y a tout simplement le fait que les bases idéologiques sur lesquelles les forces politiques classiques s’appuient depuis des décennies sont devenues si mouvantes, si incertaines, que Nicolas Hulot ne peut pas se lancer simplement pour faire exister l’écologie dans le grand débat structurant qu’est la présidentielle. Il s’agit d’envisager l’idée d’être au second tour ! Et donc, pourquoi pas, de gagner ! Ça parait bien sûr hautement improbable, comme furent tout aussi inconcevables Podémos, Siriza, Sanders ou Trump. Dès lors, être candidat veut dire être crédible aussi sur les sujets régaliens, sur les questions de sécurité et de terrorisme, sur la santé, l’éducation. A l’évidence, Hulot ne l’est pas. Pas encore. Il y a du boulot! La première étape consiste donc, pour ses amis, à créer une sorte de plateforme de réflexion sur ces sujets, avec toute une série de personnalités politiques, universitaires ou venues de l’entreprise, de l’armée, de la police, de la justice. Il faut penser la laïcité, la république, la gouvernance. A l’automne, et fort des propositions issues de ces plateformes, Hulot s’emparerait de tous ces sujets qui font l’ensemble de la vie d’un pays. On verra bien alors si son discours général sur la France est audible, crédible. C’est à ce moment-là (hors de toute primaire, puisqu’au-delà du clivage gauche/droite classique) qu’il décidera. Etre un candidat capable d’incarner un avenir possible, est-ce à la portée de Nicolas Hulot ? Rien n’est moins sûr… mais il a le bon goût de se poser cette question qu’aucun candidat déjà déclaré, professionnel de la politique, forcément omniscient et sûr de la qualité de son équation personnelle, ne se pose. C’est déjà un élément notable d’une nouvelle façon d’envisager la politique.
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