Ensemble Citoyen... Qui ?

Réunion d'Ensemble citoyen à la Mutualité en novembre 2021
Réunion d'Ensemble citoyen à la Mutualité en novembre 2021 ©AFP - Amandine Ban / Hans Lucas /
Réunion d'Ensemble citoyen à la Mutualité en novembre 2021 ©AFP - Amandine Ban / Hans Lucas /
Réunion d'Ensemble citoyen à la Mutualité en novembre 2021 ©AFP - Amandine Ban / Hans Lucas /
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Ensemble Citoyen, le nouveau mouvement macronnien s’organise sans faire de bruit… Ou plutôt la naissance, le week-end dernier, dans une indifférence quasi générale d’un parti qui est pourtant, à ce jour, celui qui a plus de chance de gouverner jusqu’en 2027 !

Ça devrait quand même intéresser ! Ben non. 

On pourrait, si l’on est positif, considérer que c’est à cause d’un excès de vertu : les orateurs d’Ensemble Citoyen, pour exister dans l’ambiance actuelle, survoltée et polarisée, n’ont pas fait déclarations à scandales, n’ont pas proposé des réformes inconstitutionnelles, ni placé leur action dans le cadre dramatique d’une politique de civilisation !  

On pourrait aussi être plus sévère et pointer l’illisibilité de cette construction partidaire baroque, un agglomérat de mouvements assez indistincts, peu incarnés et inconnus du grand public (à part le Modem De François Bayrou et Horizon d’Edouard Philippe). 

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En réalité, ce mouvement ne peut pas intéresser tant qu’Emmanuel Macron n’a pas dévoilé les axes de sa campagne. Ensemble citoyen c’est une coquille et des procédures, mais son contenu politique utile est tout entier dans le crâne d’Emmanuel Macron.

Avoir été élu Président sans que son parti tout neuf (En Marche) ait pu s’affirmer, et surtout, avoir présidé sans lui avoir permis de développer un corpus idéologique pour peser sur les choix de l’exécutif, voilà qui aboutit à ce non évènement, la création d’un club de supporter à tendances molles et multiples.  

François Bayrou parle d’un grand mouvement central

Alors l’objectif de dépassement du clivage gauche/droite n’est pas atteint. Être central, c’est se situer sur un axe bâbord/tribord : au milieu. S’affirmer central et le plus large possible, c’est installer une situation politique dans laquelle les seuls alternances possibles sont radicales, surtout, par les temps qui courent, à la droite de la droite. 

Et comme la démocratie c’est l’alternance, un large centre qui gouverne, laissera la place un jour (c’est inéluctable) à un extrême. C’est cette logique ternaire (un centre et deux extrêmes) remplaçant le binaire gauche/droite, qui asphyxie le PS et sans doute bientôt LR. 

Quand le 2nd tour était Sarkozy/Hollande (dernier affrontement classique gauche/droite), la confrontation était sévère mais aucun des deux estimaient que l’autre était un irresponsable extrémiste. Mais ce balancier d’un pôle raisonnable à l’autre semblait nous tanker dans l’impuissance publique ou ressentie comme telle. 

C’est là que la solution Marcon, dite du dépassement, s’offrait comme une alternative au balancier vain et à l’hypothèse Le Pen. Cette solution Macron a été saisie par l’électorat en 2017 mais le président n’a pas pu (ou voulu) en faire  la matrice d’une refondation complète du paysage politique. Gauche et droite sont toujours là mais en travaux. 

Et comme pour tous les travaux : les couts et les délais explosent ! En attendant, le personnalisme, la centralisation à outrance de la décision à l’Elysée, assèche la vitalité politique du pays. A vouloir, siphonner tous les raisonnables, sans mieux se définir, et à les soumettre à la volonté d’un homme, la logique c’est que le macronisme finisse un jour par laisser la place à sa seule alternative : un extrême. 

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