Le bâton, la carotte... Enfin, surtout le bâton !

Emmanuel Macron lors de son allocution télévisée du 12 juillet 2021
Emmanuel Macron lors de son allocution télévisée du 12 juillet 2021 ©Maxppp - Lionel VADAM
Emmanuel Macron lors de son allocution télévisée du 12 juillet 2021 ©Maxppp - Lionel VADAM
Emmanuel Macron lors de son allocution télévisée du 12 juillet 2021 ©Maxppp - Lionel VADAM
Publicité

L’obligation vaccinale, ça marche ! Pour ceux qui sont convaincus que la vaccination est le meilleur moyen de combattre le virus, c’est une divine surprise.

Avec

Pour ceux qui pensent que nous sommes démocratiquement adultes, c’est un affligeant constat. 

Par millions, les Français qui ne s’étaient pas fait vacciner s’y précipitent. 

Publicité

Le spectacle de cette ruée vers le vaccin est à la fois rassurant et désolant. Et il n’y a pas, pour l’instant du moins, de mouvement de protestation conséquent. 

C’est donc que l’essentiel de la non-vaccination n’était pas dû à une attitude antivax mais bien à une sorte de procrastination sanitaire.

Peut-être, pour une part, à une défiance envers un message unanime (politique et médiatique) donc très "système".

D’ailleurs les seuls partis qui critiquent l’obligation vaccinale de fait sont ceux qui tentent d’incarner l’antisystème : LFI et le RN

Leur position est assez malaisée parce qu’ils sont officiellement pour la généralisation du vaccin, et contre les mesures annoncées par Emmanuel Macron, mais bien obligés de constater (si l’on considère l’explosion des prises de rendez-vous) que le bâton présidentiel fonctionne. 

Le gouvernement revient quand même sur une partie de l’étendue du pass sanitaire

L'obligation (ne jouons pas sur les mots, la somme des interdits qui pèse sur les non-vaccinés constitue bien une obligation vaccinale pour qui veut avoir une vie sociale…) L’obligation, donc, a été brandie de façon très spectaculaire et martiale (on peut ressortir le qualificatif-poncif "jupiterien"). Ça a eu son effet : le boom des prises de rendez-vous. 

Maintenant, une bonne partie de ce qu’a annoncé le président est proprement inapplicable dans les délais cités par le président et serait même facteur de rupture d’égalité ou inconstitutionnel. 

On ne peut pas appliquer, par exemple, aux mineurs les rigueurs du pass sanitaire si tôt, alors que la vaccination ne leur est ouverte que depuis peu, et que le corps médical était, très récemment, partagé sur l’effet pour les adolescents. 

On ne peut pas non plus envisager d’interdire comme ça les transports collectifs et quotidiens, les supermarchés… 

Enfin comment imaginer que chaque patron de bistrot contrôle les QR codes de ses clients ?

Il y a un double retour à la réalité. Le 1er : il faut se faire vacciner. Le 2nd : la mise sous contrôle général du pays pour inciter à la vaccination n’est pas applicable. Le balancier revient donc à un niveau raisonnable et le principal, c’est qu’à la fin de cette séquence, la France ait rattrapé son retard et s’approche de l’immunité collective pour éviter la privation massive de liberté que constituerait un reconfinement. 

La France étant ce qu’elle est, les Français étant ce qu’ils sont, l’histoire retiendra ce trait un peu pathétique de notre caractère national : Il aura fallu que le monarque hausse le ton pour tendre vers des objectifs qu’une démocratie devrait pouvoir atteindre par l’information bien comprise et la raison ! 

On pourra se consoler en observant que nos voisins ne font pas forcément mieux.