L’état au chevet de Marseille. Il y a un sujet Marseille et il y a un sujet Emmanuel Macron
- Emmanuel Macron Président de la République
Oui, Marseille d’abord, ce n’est que justice de voir l’Etat s’y intéresser spécifiquement.
Les quartiers populaires (au cœur de la ville) y ont été délaissés par l’incurie conjuguée d’une politique désastreuse, clientéliste du département socialiste de Jean-Noël Guerini et du maire LR, l’ineffable et caricatural notable clanique : Jean-Claude Gaudin.
Marseille a longtemps, systématiquement, gâché ou dévoyé les aides de l’Etat et ses propres richesses, alors la drogue est devenue le premier employeur de la ville.
Il fallait agir promptement et lourdement. Ça a été souvent promis.
Est-ce ce que cette fois-ci ça peut marcher ?
Il faut (et on peut) l’espérer parce qu’il y a une nouvelle équipe municipale et que l’Etat veut créer des organismes ad-hoc, cogérés pour piloter les projets et éviter les bêtises du passé. Profitons-en pour tordre le cou à cette idée selon laquelle les quartiers populaires seraient des territoires sur lesquels l’Etat déverserait des milliards qui disparaitraient dans le sable.
Cette idée, largement répandue, est fausse ! En matière d’équipement scolaire, sportif et culturel, de mobilier urbain, d’éclairage public et surtout de transports publics, ces quartiers sont largement sous dotés.
Le député LR François Cornu-Gentil a fait un rapport, puis un livre sur la Seine-Saint-Denis qui documente parfaitement cette inégalité. Conclusions, extrapolables pour l’ensemble des villes populaires.
Et puis il y a donc un sujet Emmanuel Macron
On a retrouvé le Macron de la Campagne 2017.
Une sorte de libéralisme de gauche. Ferme sur la sécurité mais (et c’est toute la différence avec le discours sécuritaire basique que son ministre de l’Intérieur tient depuis des mois)… les causes de l’insécurité et de l’emprise de la drogue sont, pour Macron 2022, sociales : la discrimination, les inégalités, les injustices et non pas une perte d’autorité ou un chaos identitaire !
Macron 2022 s’est même permis, à propos du projet d’industrie cinématographique de Marseille, de souligner, contre le vent ambiant, la chance (dit-il) d’avoir des enfants qui viennent de partout autour de la Méditerranée !
L’immigration était une chance dans son propos d’hier !
Alors cela parait assez gonflé quand même ! Comment le Macron 2017, qu’un nombre conséquent d’électeurs de gauche avait suivi pour ce discours ouvert, optimiste, peut-il réapparaitre après 4 ans de droitisation ? Le président candidat ne manque pas d’air de ressortir ce propos comme si la partie des électeurs qui se sent trahi pouvait l’acheter à nouveau.
En réalité Emmanuel Macron peut oser… Parce que la différence entre 2017 et 2022, c’est que le quoi qu’il en coute, la fin de la promesse de l’équilibre budgétaire, sont passés par là.
Désormais quand on promet des milliards, plus personne (la droite ne le fait plus) ne met en garde contre le rasage gratuit et l'horreur des déficits ! Il lui fallait trouver le truc pour convaincre qu’il peut faire après 2022 ce qu’il n’a pas fait depuis 4 ans.
Ce truc est simple : le carnet de chèques. Bourses déliées… Les mots de 2022 peuvent paraitre novateurs. C’est la magie (ou plutôt la prestidigitation) de la politique.
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