Sur la scène diplomatique, Emmanuel Macron n'est pas payé à l'heure

Cette photo prise et publiée le 26 novembre 2021 par l'Ufficio Stampa Presidenza della Republica.
Cette photo prise et publiée le 26 novembre 2021 par l'Ufficio Stampa Presidenza della Republica. ©AFP - Presidenza della Repubblica
Cette photo prise et publiée le 26 novembre 2021 par l'Ufficio Stampa Presidenza della Republica. ©AFP - Presidenza della Repubblica
Cette photo prise et publiée le 26 novembre 2021 par l'Ufficio Stampa Presidenza della Republica. ©AFP - Presidenza della Repubblica
Publicité

Depuis 2017, combien de jours, de semaines, de mois, Emmanuel Macron a-t-il passé dans des échanges diplomatiques ? Avant l'arrivée de Giorgia Meloni au pouvoir en Italie, il avait construit "un réflexe franco-italien", soudain balayé comme un château de cartes.

Entre aujourd’hui, vendredi 11 novembre, et dimanche prochain, 20 novembre, Emmanuel Macron ne va faire que ça. Tout à l’heure, le Forum pour la paix, puis rendez-vous lundi à Bali pour le sommet du G20. Jeudi, vendredi, Bangkok, pour celui de l’APEC avant un samedi à Djerba autour de la francophonie.

4 rendez-vous, 1 seul impératif : le G20. Il aurait pu se passer des 3 autres, y envoyer sa ministre des Affaires étrangères.
Tout comme il aurait pu abandonner, en 2018, le projet d’un traité de coopération entre la France et l’Italie.

Publicité

A l’époque, l’ami de Marine Le Pen, Matteo Salvini décroche le ministère de l’Intérieur à Rome et refuse l’Aquarius, finalement accueilli en Espagne.

Un peu plus tard, le numéro 2 du gouvernement, Luigi Di Maio, vient en France soutenir des gilets jaunes en disant d’Emmanuel Macron : « plus vite il rentrera chez lui, mieux ça vaudra ! ». L’ambassadeur de France en Italie est rappelé à Paris, une première depuis la Seconde Guerre.

7 mois plus tard, nouvelle coalition sans l’extrême droite. L’heure est aux retrouvailles : à Naples, sommet franco-italien, première étape. Avant ce que les diplomates ont appelé la « lune de miel » avec Mario Draghi, le nouveau chef du gouvernement, il dirigeait la BCE quand le Président était à Bercy.

Même logiciel, mêmes objectifs. Ils se retrouvent, il y a tout juste un an, au palais présidentiel pour signer le Traité du Quirinal, qui rappelle celui de l’Elysée entre Paris et Berlin. Dans le ciel de Rome, la patrouille de France et les Frecce Tricolori…dessinent nos deux drapeaux. Fanfare, dorures et embrassades.

Et sur le fond ?

Je vais citer l’article 4 du Traité. France et Italie « s’engagent à soutenir une politique européenne de migration et d’asile et des politiques d’intégration fondées sur les principes de responsabilité et de solidarité partagées entre les Etats membres.

A cet effet, les ministères des Affaires étrangères et de l’Intérieur mettent en place un mécanisme de concertation renforcée… avec des réunions périodiques sur l’asile et les migrations. »

Je m’arrête là. Ce traité est devenu hier un morceau de papier piétiné par le gouvernement italien, balayé dès le premier appel de détresse en Méditerranée.

Mais il est, finalement, habitué aux châteaux de cartes ?

Ah, c’est sûr qu’il n’est pas payé à l’heure. Quand vous voyez le temps passé avec Poutine avant la guerre, les efforts déployés au Mali, au Sahel en général, ses allers-retours au Liban, ses tentatives sur le nucléaire iranien, sans oublier, la claque des sous-marins australiens.

On a presque envie de lui dire : « Arrêtez, restez en France, il y a de quoi faire à Paris ». Ses opposants ajoutant : « le Nobel de la paix, vous ne l’aurez jamais ! »

Mais, non, Emmanuel Macron repart à chaque fois avec la même attitude. Tape dans le dos, clin d’œil et discussions jusqu’au bout de la nuit.

Pourquoi ? « Parce que si on le fait en franco-français, ça ne marchera pas ».

Cette phrase, on l’entend chaque semaine dans sa bouche… De la régulation du numérique à la taxe sur les superprofits, jusqu'à la décarbonation de l’industrie.

Un discours pas toujours audible, beaucoup plus périlleux que celui de Marine Le Pen et difficile à tenir dans les prochaines semaines. Une élection et tout est à refaire : Merkel et Draghi sont partis. Avec Olaf Scholz et Giorgia Meloni, le courant ne passe pas mais personne ne peut baisser les bras. Devoir de mémoire en ce 11 Novembre.

xxxx