Qu'est-ce que le macronisme..?

France Inter
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Qu'est-ce que le macronisme...

Dernière chronique du quinquennat pour trouver…  Et nous allons poser la question directement à l’objet de notre interrogation tout à l’heure ! Au-delà du running gag, il y a une vraie nécessité politique, voire démocratique (sinon tactique, on ne sort de l’ambiguïté qu’à son détriment) … une vraie nécessité à définir le macronisme. Emmanuel Macron est arrivé au pouvoir pour révolutionner la politique, en finir avec le balancier gauche/droite devenu vain. Mais la recomposition du paysage politique n’a pas eu lieu. Ce paysage est toujours en décomposition. L’extrême droite, (heureusement pour le président) est divisée sinon elle serait arrivée en tête au 1er tour et la physionomie du 2nd tour serait toute autre ! Après le 2nd mandat Chirac, Nicolas Sarkozy ne s’étaient pas faits élire sur une proposition idéologique. Il était de droite, oui, mais ce n’était pas l’essentiel. Il promettait une énergie, un volontarisme en réaction à l’apathie de celui qu’il appelait Le roi fainéant. La présidence Sarkozy a surtout été une agitation communicationnelle épuisante, en rien un renouveau démocratique. Puis François Hollande a gagné. Non pas qu’il ait su rénover la social-démocratie mais pour sa normalité revendiquée et apaisante après la tornade sarkozienne. Ces 2 présidents n’ont ni résolu la crise de la représentation ni résolu celle de l’impuissance publique. Dès lors la volonté dégagiste s’affirmait dans l’opinion. Et Emmanuel Macron a proposé son dégagisme poli et rassurant. Le Macronisme était né.  Et 5 ans après…  L’insatisfaction démocratique s’est accrue. Emmanuel Macron ne se définissait, jusqu’ici, que comme une sorte de pragmatisme central, européen. LREM, son parti, n’a rien produit par lui-même en 5 ans ! Rien d’autre qu’une tentative de traduction simultanée de la volonté présidentielle, plastique et libérale. Emmanuel Macron, comme ses prédécesseurs, aidé par la solidité et l’efficacité de l’appareil d’Etat, a assuré pendant les crises qui ont jalonné son mandat (Covid et Ukraine). Mais il n’a pas su (ou voulu) préciser vers quoi, vers où se dirigeait En Marche. Ce n’est pas un hasard si le nom de son mouvement, en plus de représenter ses initiales, est celui d’un moyen de locomotion, pas d’un but. Ne pas dégager de ligne directrice claire est, certes, d’une certaine efficacité électorale nationale (pas locale) mais personnalise (donc appauvrit) les débats. Surtout, à vouloir embrasser l’ensemble du large cercle de la raison centrale, il n’y plus d’alternatives qu’extrêmes ou radicales. Or la démocratie c’est, à un moment, chacun son tour… Le macronisme mal défini, protéiforme, qui vampirise l’ensemble des forces politiques qui refusent les extrêmes, ne s’appuie que sur un homme. En cette fin de campagne le Macronisme se veut écologiste. Soit. Ça vient d’une configuration électorale particulière. Un choix tactique de circonstances ? Ou est-ce enfin l’apparition d’un horizon historique ?  Tant que ce choix n’est pas le fruit d’une délibération, d’un parti, d’une organisation qui traduit une aspiration populaire, mais juste du jugement (stratégique ou épiphanique) d’un seul homme, ça reste une facture politique (fait du prince, bon vouloir) impropre à résoudre ce que l’on appelle maintenant La grande fatigue démocratique. 

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