L'enseignement de l'arabe à l'école... droite et extrême-droite, ensemble, sans complexe!

France Inter
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Enseignement de l’arabe à l’école et clivages politiques…

La plupart des thèmes brassés par l’actualité politique brouillent les vieux clivages, la complexité grandissante des questions qui font débat fait exploser les repères issues des idéologies du 20ème siècle n’opèrent plus. C’est un constat maintenant bien établit et l’une des raisons du succès des offres politiques simplificatrices, des populismes, ou des offres comme le macronisme qui admettent la complexité et se présentent en dehors des clivages habituels (le fameux vieux monde). Comment s’y retrouver… L’extrême-droite se dit laïque et sociale, la droite ne peste plus contre les déficits, LFI remplace les camarades par les gens, et troque l’universalisme pour l’intersectionel. Même les révoltes populaires (les gilets jaunes) sont inclassables… Mais parfois un thème apparait et recrée un clivage évident. Comme avant.

 L’apprentissage de l’arabe à l’école est de ceux-là ?

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Oui, c’est un sujet sur lequel les vieux réflexes ressurgissent. La ligne de partage gauche-droite ne passe pas toujours au même endroit. Sur les sujets économiques et sociaux, bien souvent (en France du moins) les libéraux ou les centristes –ici donc LREM- immanquablement se rangeaient avec la droite. Sur les sujets de société, mariage pour tous, PMA, ils sont avec la gauche. Pour la question de l’apprentissage de l’arabe à l’école, il en va de même, le libéralisme, qui était de gauche à l’origine, retrouve son lit… c’est même lui qui propose la mesure : favoriser l’enseignement de l’arabe est un cas d’école (si je puis dire). Ceux qui sont favorable à la mesure, n’ont pas du tout la même vision globale du monde que ceux qui sont contre. Ces derniers, font un lien inéluctable entre la langue arabe, l’islam et le terrorisme. La droite et l’extrême-droite en France divergent sur bien des points, mais là ils sont réunis. Des milliers d’enfants apprennent déjà l’arabe mais dans un cadre religieux et dangereusement incontrôlable. Ils sont bien moins nombreux à pouvoir suivre cet enseignement. Une hérésie républicaine ! Ce serait pourtant une chance pour eux et pour tout le monde. Tous les pédagogues expliquent qu’apprendre une langue, dès le primaire, n’empêche pas, au contraire, de briller en français. Affirmer l’inverse, comme le font ceux qui se dressent contre cette idée, équivaut à affirmer que faire des maths nuit à l’apprentissage d’autres sciences. D’ailleurs, personne ne conteste l’apprentissage précoce de l’anglais ou de l’allemand. Si l’éducation nationale se donnait les moyens d’apprendre l’arabe a ceux des descendants d’immigrés qui le souhaitent, on dé-corrèlerait cette langue si riche, de la langue du coran et de ses interprétations qui, on le sait, est utilisée largement par  les porteurs d’un projet politico-religieux. Refuser l’apprentissage de l’arabe, entretient l’amalgame xénophobe : immigration, religion, terroristes.  Il y a des sujets qui agissent comme des révélateurs de certaines permanences, et vérités politiques bien encrée : l’enseignement de l’arabe à l’école en est un.

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