Les candidats pour la tête du PS débattaient hier soir…
Alors je ne vais pas pouvoir tenir 3 minutes sur le sujet, je vous le dis tout de suite... Les candidats se sont gentiment écharpés sur le point de savoir si François Hollande est responsable, très responsable ou très très responsable de l’état du PS aujourd’hui et s’il faut s’opposer un peu, beaucoup ou beaucoup beaucoup à Emmanuel Macron. Ils n’étaient pas tout à fait d’accord sur ces points. Point !
Parlons de l’état du PS alors !
Je ne sais pas si vous avez remarqué mais tous les articles de presse traitant du PS filent des métaphores maritimes (galères, naufrages, échouage) ou guerrières (retraite, déroute, débâcle)… On a aussi la métaphore médicale (soins palliatifs, mort clinique, pompes funèbres), bref plus personne ne croit à la survie du PS. C’est cruel parce que ce parti fait encore vivre au jour le jour la démocratie locale dans de nombreuses petites et grandes villes, jusqu’à Paris. Il reste le mouvement politique le plus ancré dans le tissu social, syndical, associatif. Ces élus évoluent : beaucoup d’entre eux ont pris le virage environnemental. Mais ce parti n’a plus de tête. Et depuis longtemps. Pendant le quinquennat Hollande, JC Cambadelis ne pouvait pas prendre de position, ni crédible, ni intéressante, tiraillé entre les trop dissemblables promesses de campagne, actions du gouvernement et frondeurs. Il représentait (mais pouvait-il en être autrement) le type même de direction qui semblait plus préoccupée par la survie de l’appareil que par le renouvellement des idées. D’ailleurs, depuis longtemps, ce parti ne produit plus d’idées. Il a délégué la charge de conceptualiser sa pensée et même ses programmes à des structures extérieures : Terra Nova ou la fondation Jean Jaurès par exemple. Les débats entre sociaux-démocrates modérés, républicains dirigistes, et ceux qui tentaient toutes sortes de synthèses, autour de ces grands axes pendant les années 70, 80 et 90, n’ont plus cours, et c’est normal parce que la gauche de gouvernement est partout en crise. Le quinquennat Hollande aurait pu être celui du choix, de la clarification, dans un sens ou dans l’autre. Mais le fait de tenir un discours, pendant la campagne de 2012, plus à gauche que l’action menée une fois au pouvoir, était voué à l’échec. Les distorsions entre les mots et les actes se voient aujourd’hui plus qu’avant. A l’heure du fact-cheking généralisé, de la société hyper connectée, l’incohérence se paie cash. Ne voulant pas (ou ne pouvant pas) choisir entre accorder les actes et les mots ou l’inverse, le PS a laissé ses électeurs opérer eux-mêmes ce choix, en se portant sur les forces et les personnalités politiques qui leur proposaient justement…ce choix ! Et de façon très claire, même outrée. Deux personnalités issues de la sphère socialiste : JL Mélenchon, par la gauche, et Emmanuel Macron, par la droite. Ces deux-là (à des degrés diverses) ont produit les 2 grands événements gagnants de la présidentielle ! Le PS reste au centre de la gauche mais n’est plus central à gauche. Même celui qui le représentait à la présidentielle, Benoit Hamon, l’a quitté ! Dès lors, naufrage, Bérézina, coma, corbillard… choisissez dans la galerie des métaphores. Tout est bon !
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