Ce matin … la gauche en miette et les conséquences de cet état…
Comment en est-on arrivé là ? Comment résumer ce qu’il s’est passé ces derniers jours pour la « majorité » (« majorité » mot à mettre désormais entre guillemets) : D’abord on apprend que le PS renonce à organiser ses traditionnelles universités d’été. De peur d’être agressée par les militants anti- Notre-Dame-des-Landes… de peur, aussi, de devoir offrir le spectacle de ses fractures béantes. Puis, hier matin, on apprend qu’un député réputé proche de François Hollande, Olivier Faure, avec deux autres parlementaires de la même tendance, proposent un amendement à la loi El Kohmri. 130 députés socialistes sont prêts à l’approuver. On est bien au-delà des frondeurs. Un compromis que les frondeurs acceptent d’ailleurs comme une porte de sortie, alors que la mobilisation anti-loi travail s’épuise sérieusement dans la rue. De quoi éviter un 49.3 et le dépôt d’une motion de censure.
Mais Manuel Valls refuse cet amendement.
Il ne veut pas changer une ligne de l’article II, qui depuis des semaines, fait office de verrou. Il donne ainsi l’impression de vouloir, sur une loi qui ne contient véritablement plus que du symbole, imposer un exercice de clarification, un tri parmi les socialistes, entre le bon grain réformateur et l’ivraie bloqueuse ou conservatrice. Nous assistons donc (suivez bien) à une séquence assez paradoxale, au cours de laquelle, pour défendre le camp du compromis, de la CFDT et de la social-démocratie, Manuel Valls se retrouve dans la situation de refuser un compromis (justement !) au sein de son propre parti. Compromis imaginé de surcroit par des députés fidèle du président de la République, mais visiblement sans son aval ! Allez comprendre ! Valls refuse un compromis sur du vide, dit-on à Matignon, mais il est très difficile de déterminer qui, dans cette histoire, est de bonne foi, qui est calculateur. Les frondeurs expliquent que le 1er ministre sabote la fin de la présidence de François Hollande pour que celui-ci finisse par renoncer. Ainsi Manuel Valls prendrait sa place dans la course à l’Elysée, perdrait et se mettrait en orbite pour 2022 ! Comment être dans la tête du 1erMinistre pour savoir si cette hypothèse est vraie. La lecture de l’ambition personnelle est toujours la plus facile à expliquer. Elle a aussi le mérite d’être spectaculaire. Elle est souvent, en réalité, incomplète et réductrice… Mais le fiasco est complet. Une loi quasi vide va passer en force, et les frondeurs n’arriveront sans doute pas à déposer une motion de censure. Non pas, entendait-on dans les couloirs de l’Assemblée hier, dans la bouche des socialistes qui connaissent le mieux les ressorts qui animent les parlementaires de la majorité, non pas parce qu’il manque des voix pour contester le gouvernement, mais parce que s’il fallait la voter cette motion… ce serait forcément demain soir ! Et qu’est-ce qu’il y a demain soir ? France Allemagne ! La majorité n’est plus que virtuelle. Son opposition interne aussi. Il y avait, pour une partie des électeurs de gauche, en vue de 2017, une solution de repli… un vote anti-système positif possible, une façon de perdre en beauté avec promesse de refondation sur un thème d’avenir. Cette solution, c’était … c’était Nicolas Hulot…
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