Les écologistes et le pouvoir, un thème éternel

Yannick Jadot, eurodéputé écologiste
Yannick Jadot, eurodéputé écologiste  ©AFP - Eric Piermont
Yannick Jadot, eurodéputé écologiste ©AFP - Eric Piermont
Yannick Jadot, eurodéputé écologiste ©AFP - Eric Piermont
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Les écologistes sous le feu de la critique… Et comme toujours, en éternels nains politiques, ils tendent (par amateurisme communicationnel) des verges pour se faire battre.

Même s’ils ont été déformés et caricaturés (ceux du maire de Lyon surtout), les propos sur le Tour de France et les sapins de Noël (thèmes symboliques, sans intérêt) sont symptomatiques d’une déconnexion d’avec la masse des Français. 

Les nouveaux élus écologistes devraient se rendre compte que dans les villes modérées (Lyon, Bordeaux), ils doivent leur siège à des électeurs modérés… à la partie de l’électorat, au centre-gauche, et même au centre-droit, qui estime que le vote raisonnable, maintenant, c’est le vote écologiste. Une certaine radicalité sociétale, des propos qui suggèrent que l’écologie est une plaie, un sacrifice, renforcent le poncif selon lequel ‘l’écologie est chose trop sérieuse pour être laissée aux écologistes’

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S’ils ne changent pas, non pas leur vision du monde, mais leur façon moralisatrice de l’exprimer, cette maxime deviendra une vérité.

Les Français qui les ont mis à la tête des plus grandes villes ne sont pas tous écologistes, loin de là, mais ils sont en transition… ça se respecte, ça ne se bouscule pas.  

Au même moment, d’autres propos écologistes, tout aussi détonants, passaient inaperçus

Oui les propos de Yannick Jadot à L’Obs sur les questions régaliennes ou à ce micro sur la 5G. Des propos qui tranchent. Sur la 5G, pas d’opposition de principe, c’est avant tout une question de souveraineté que met en avant le député européen. La 5G, pourquoi pas ! Mais avec des opérateurs européens, pas chinois (ce n’est pas encore du Chevènement mais ce n’est déjà plus du Waechter). Loin des Amish et de la lampe à huile en tout cas !

Dans l’Obs, Yannick Jadot défend le modèle social européen fait de capitalisme pondéré, traite de laïcité, se montre favorable à une armée mieux équipée, dit que le burkini n’a rien à faire dans une piscine municipale, défend la république, affirme qu’il faut combattre l’islam politiquel’insécurité, pour lui, n’est pas qu’un sentiment mais une réalité à laquelle il faut s’attaquer… c’est un virage sur l’aile pour un candidat écologiste. 

A EELV, ces sujets sont d’ordinaire plus matière à indignation qu’à réflexion. Des propos, inédits, donc, qui permettraient à Jadot de sortir d’un petit cercle de 10 000 militants, aux réflexes mouvementistes, pour parler au pays. Des propos qui le rendent aussi plus compatible avec le PS qu’il voudrait représenter, dans le cadre d’une alliance, en 2022. Ces positions lui valent déjà une forte hostilité parmi les siens. Gagner reste peu probable… mais n’est plus une utopie. 

Certains veulent exercer le pouvoir et réfléchissent en conséquence (Yannick Jadot), certains, au fond, toujours imprégnés de culture de contre-pouvoir (et même d’anti pouvoir… ce qui est aussi respectable) ne le veulent pas. Parmi ces derniers, il en est qui ont une capacité insoupçonnée à remplir les lampes à huile et ‘amishiser’ leur camp. Ce seront les pires ennemis d’une candidature écologiste. Quelle qu’elle soit.