Oui : l’emploi, l’identité et l’environnement…trois thèmes matrices des débats et qui déclenchent des passions, pas forcément proportionnelles aux enjeux qu’ils représentent réellement . L’emploi, l’identité et l’environnement…. C’est finalement assez naturel…L’emploi, c’est « de quoi vivons-nous ? », l’identité, c’est « qui sommes-nous ? » et l’environnement, c’était, jusqu’à présent « comment vivons-nous ? » Sauf que maintenant ça devient « allons-nous survivre ? ». Dit comme ça… l’ordre des priorités devrait logiquement changer ! Or, nos obsessions sont plutôt l’emploi et l’identité, avec leur sentinelle, la sécurité. L’emploi, c’est compréhensible, nous sommes maintenant enfoncés dans le chômage de masse depuis 3 décennies. F.Hollande a d’ailleurs fait de sa réussite dans ce domaine le critère (le seul !) à partir duquel il sera en mesure de se représenter à la prochaine présidentielle. L’identité ensuite. Voilà l’obsession qui progresse. Une panique identitaire s’est emparée d’une partie de l’opinion devant ce qui est vécu comme une invasion ou une dépossession. Et beaucoup de responsables politiques ont choisi d’accompagner cette obsession pour ne pas la laisser au FN, au risque de l’alimenter.
A propos d’identité, le sujet de l’Islam accapare beaucoup d’espace de débat public !
Oui, de façon démesuré ! Soit – de la part d’une partie de la droite- pour réclamer une application outrancière de la laïcité (par exemple la fin des repas différenciés à l’école), soit –de la part d’une partie de la gauche- pour critiquer et diaboliser toute tentative de circonscrire la progression du fondamentalisme et des pratiques identitaires militantes. Et puis il y a LE sujet… celui qui va déterminer réellement l’avenir : l’environnement. L’environnement est bien présent dans le débat mais il ne semble pas obséder l’opinion (du moins dans la sphère politique). Chacun, parmi les responsables politiques, sent bien qu’il faut en faire un thème majeur… mais ce n’est pas un sujet moteur. Et à l’image de la fiscalité environnementale toujours repoussée, c’est un sujet pour lequel on ne fait pas preuve de courage politique. Visiblement, une Une d’hebdo sur les enjeux environnementaux se vend moins qu’une Une sur le retour raté de Sarkozy ou sur la menace djihadiste ! Pourtant les questions d’emploi et d’identité (donc les deux obsessions que l’on vient d’évoquer) peuvent trouver des réponses dans le traitement de la question de l’environnement. L’emploi par l’autre croissance qu’il faudra bien inventer pour rendre nos activité compatibles avec la survie de la planète, et l’identité…parce que le réchauffement climatique n’a ni frontières, ni religions…et ne se règlera qu’en recréant des solidarités, au plus près (dans l’économie locale) et au plus loin, dans une prise en compte globale. Peut-être que la deuxième partie de l’année 2015, dominée par la COP 21, rétablira un peu l’équilibre entre les trois obsessions qui seront toujours, au centre de nos débats… et de cet édito.
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