Présidentielle : casse-tête à droite

Présidentielle : casse-tête à droite.Ici Xavier Bertrand et Bruno Retailleau
Présidentielle : casse-tête à droite.Ici Xavier Bertrand et Bruno Retailleau - Bertrand Rindoff Petroff/Getty et PHOTOPQR/LE PARISIEN/MAXPPP
Présidentielle : casse-tête à droite.Ici Xavier Bertrand et Bruno Retailleau - Bertrand Rindoff Petroff/Getty et PHOTOPQR/LE PARISIEN/MAXPPP
Présidentielle : casse-tête à droite.Ici Xavier Bertrand et Bruno Retailleau - Bertrand Rindoff Petroff/Getty et PHOTOPQR/LE PARISIEN/MAXPPP
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Ce matin, le même édito qu’hier… mais côté droit ! Oui parce qu’à LR aussi, on observe qu’un duo (Retailleau/ Bertrand) se détache pour la présidentielle. Le candidat final (nous sommes encore loin) ne sera peut-être pas l’un de ces deux-là.

Mais l’offre qu’ils dessinent correspond aux façons dont la droite, dite de gouvernement, tente de se refaire une santé.

Ecartés du pouvoir par la macronnie, placés au second plan de l’opposition par les voix plus sonores de LFI et du RN, le PS et LR sont obligés de se réinventer… Bruno Retailleau, président des sénateurs LR, vendéen, conservateur et libéral affable, un peu catho, un peu rural, se pique de modernité technophile. 

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Xavier Bertrand, assureur de formation, président de la populaire région des Hauts de France, est plutôt gaulliste social et un brin autoritaire, économiquement peu libéral. Chacun d’eux cherche à récupérer deux franges de la droite parties vers des contrées plus accueillantes : LREM et le RN.

Comme pour Anne Hidalgo et Arnaud Montebourg, Xavier Bertrand et Bruno Retailleau sont concurrents et différents mais ils sont aussi complémentaires et ne pourront espérer l’emporter qu’en se retrouvant. Un détail prouve que la bataille culturelle tourne plutôt à l’avantage de la droite : Arnaud Montebourg et Anne Hidalgo disent vouloir dépasser le clivage gauche-droite, comme s’ils avaient la gauche honteuse ou peut-être tout simplement parce qu’ils ont conscience que l’étiquette de gauche, même affublée d’écologie, ne suffit plus. Retailleau et Bertrand (surtout le premier) ne s’embarrassent pas de ces précautions, ils affirment crânement vouloir gagner par la droite !  

Mais comme pour le PS, une primaire n’est pas sure du tout

Christian Jacob pour Les Républicains, comme Olivier Faure pour le PS, sont des chefs de partis animateurs qui (ce n’est pas courant !) n’ont pas l’air de rouler pour eux. Le crash national de 2017 des deux partis qui se succédaient au pouvoir depuis 1981 a rendu les appareils et leurs chefs plus humbles. Christian Jacob, donc, voudrait qu’une candidature s’impose. 

Et que ce soit plutôt celle de Xavier Bertrand, mieux à même d’affronter le RN, fort de son face à face avec le parti d’extrême droite dans sa région. Le résultat des prochaines régionales sera d’ailleurs riche d’enseignements. Une primaire (comme le souhaiterait Bruno Retailleau), même modernisée avec possibilité de choix multiples comme parcours sup, ferait courir un risque à LR. 

Il y a trop de différences sociologiques entre la sphère sympathisante restreinte (quelques centaines de milliers), susceptibles de participer à une primaire de la droite, et la masse des électeurs potentiels (jusqu’à 10 millions au premier tour de la présidentielle). Les premiers sont beaucoup plus conservateurs et âgés que les seconds. Le risque d’une primaire serait donc de sélectionner le mauvais candidat. 

Si la France est plus à droite qu’à gauche en ce moment, l’espace vital de LR est cependant dur à défendre, entre une macronnie qui investit largement ses mots et ses symboles et un RN ancré dans une culture protestataire qui devient la norme du débat public et que l’actualité nourrit tous les jours.  

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