La ligne de départ de la présidentielle est quasiment complète et ne changera vraisemblablement plus…
La ligne de départ de la présidentielle est quasiment complète et ne changera vraisemblablement plus…
Oui, avec le sauvetage de F.Fillon et ce revirement des centristes en toupie– à donner le tournis- de frondeurs anti-Fillon revenus au point de départ avec une vélocité de petit rat de l’opéra (Gérard Larcher nous en a donné un exemple hier avec un aplomb comique… Larcher en rat de l’Opéra, j’avoue que l’image est osée) Mais bon, l’ordre apparent règne à LR et F.Fillon est candidat. Les compères de gauche Hamon et Mélenchon le sont aussi ! Ils ont décidé de perdre séparément plutôt que de faire gagner l’un d’eux ! Leurs électeurs sont contraints de couper la gauche par leur vote. Nous allons avoir aussi un ou deux trotskistes (Nathalie Arthaud a ses 500 parrainages, Philippe Poutou presque). Le trotskisme, objet décoratif de toutes présidentielles françaises sera bien là en 2017, comme la dinde à Noël ou la Légion étrangère le 14 juillet. Nicolas Dupont-Aignan a ses signatures. Il grignotera les scores de M.Le Pen et de F.Fillon avec son gaullo-souverainisme affable. Rama Yade peine à obtenir les sienne, la droite et le centre ont décidément du mal à se renouveler. Peut-être qu’un Asselinot, un Cheminade arriveront à se qualifier avant le 17 mars pour ajouter au folklore et donner la migraine aux décompteurs de temps de parole des radios et télés. Et bien sûr au centre de tous les débats : M.LePen pour la première fois peut faire gagner l’extrême-droite en France.
L’état des forces en présence favorise à l’évidence le candidat que vous n’avez pas encore cité ?
Oui, et qui devrait jouer au loto cette semaine tellement les paramètres lui sont favorables : E.Macron. F.Fillon, plombé par les affaires, ne peut plus tenir son discours d’effort social ni apparaître comme l’homme intègre, rigoureux et pondéré qu’il fut. Il reste assis sur un socle solide mais insuffisant, autour de 20%. Cornaqué par les Sarkozystes et des militants droitiers chauffés à blancs, il dégage un large espace pour E.Macron au centre-droit. Le même espace, peut-être plus vaste encore, se libère à gauche. B.Hamon, qui hâte la conversion de son camp à l’éco-socialisme et à la société post travail, reste frondeur dans l’âme et n’est pas compris par nombre de sociaux-démocrates ou de socialistes re-distributeurs classiques. Le cas de C.Bartolone qui a déjà fait la moitié du chemin vers Macron (d’autres vont suivre et le disent déjà en off) est significatif. La bonne tenue de M.Le Pen que beaucoup d’élus, de retour de circonscription, estiment sous-évaluée par les sondeurs, favorise le vote utile. C’est ainsi qu’une figure communiste, l’ancien député-maire de St-Denis, Patrick Braouezec, ou le libéral devenu liberal-libertaire, Madelin, rejoignent Macron. Hamon trop à gauche, Fillon trop à droite, offrent plus qu’un boulevard, une piste de décollage pour gros porteurs à ce qui n’est à l’évidence pas une bulle médiatique. Mais pour bien décoller, ce gros porteur Macron doit équilibrer sa charge entre ses ailes droite et gauche, organiser un peu mieux sa cargaison entre produits périmés ou trop frais. Il n’y a pas de vol d’essai. Le premier sera le crash, ou le début d’un voyage dont il serait bon aussi de géo-localiser un peu plus précisément la destination…
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