- Arnaud Leparmentier Directeur adjoint des rédactions du journal Le Monde
Les plus jeunes s’en souviennent. Georges Marchais avait appelé à venir en aide à un peuple qui se révoltait contre un régime « féodal, tyrannique, arrièré ». Il avait dénoncé « un pays où existe encore le droit de cuissage ». C’était à l’hiver 1980. Le leader du parti communiste français parti en goguette à Moscou avait ainsi justifié l’intervention soviétique en Afghanistan.
A l’époque, un régime prosoviétique s’est installé qui impose alphabétisation, droit des femmes, réformes agraires. Les formations conservatrices afghanes furent contrariées qui fomentèrent un coup d’Etat. Et déclenchèrent l’invasion soviétique.
L’obscurantisme en Afghanistan, on n’en est pas sorti, trente cinq ans après l’invasion soviétique, quatorze ans après les attentats du 11 septembre, les talibans menacent de prendre le pays.
Et leurs comparses du Pakistan ont commis un attentat dieux en assassinat lâchement plus d’une centaine d’enfants dans une école militaire de Peshawar.
Le retournement est saisissant. L’armée pakistanaise était accusée de complicité avec les Islamistes les plus dangereux. Lorsque Oussama Ben Laden fut exécuté par un comandao américain, en 2011, on découvrit éberlué qu'il avait trouvé refuge dans une villa fortifiée au milieu d'une banlieue pleine de militaires.