Vincent Giret nous emmène ce soir aux États-Unis, où le plein emploi cache d’étonnantes réalités sociales.
On vient d’avoir le dernier chiffre mirobolant du chômage aux États-Unis, 4,5%. Avouez que ça fait rêver, tous les analystes s’accordent à dire que l’économie américaine se trouve désormais au plein emploi : la job-machine tourne à plein régime, elle a créé plus de 11 millions d’emplois depuis le début de la crise en 2008.
On louera une fois encore, l’incroyable capacité de rebond des États-Unis, la puissance de l’innovation dans ce pays qui a acquis une domination sans partage dans les industries du futur et le numérique, le pragmatisme aussi qui prévaut dans le pilotage de la politique économique... Mais une fois qu’on a rendu cet hommage mérité, il faut aller regarder à la loupe les réalités fines du marché du travail américain.
Et là, beaucoup de signes intriguent.
D’abord, ce qu’on appelle le taux d’emploi, c’est à dire le pourcentage de gens qui ont un emploi ou qui sont à la recherche d’un emploi par rapport à la population globale en âge de travailler. Ce taux n’avait cessé de grimper depuis les années 70. Et bien figurez-vous que depuis quinze ans, il s’effrite. Et les États-Unis sont le seul pays à connaître cette telle chute qui s’est poursuivie sous les quatre derniers présidents des États-Unis, ce qui prouve qu’elle n’est pas liée aux cycles économiques, mais à des raisons structurelles.
Première piste : le vieillissement de la population. C’est exact, mais les économistes nous disent que la démographie n’explique que la moitié, au mieux, de cette diminution spectaculaire du taux d’emploi...
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