La diplomatie selon Macron, où comment endosser le costume de président...
C'est un classique pour les présidents de la République : à peine consacrés par le suffrage universel et doté du pouvoir du feu nucléaire, ils s'envolent vers l'Olympe de la politique étrangère pour côtoyer les puissants de la planète. Ils passent du statut de candidat politicien à celui d'homme d’État glorieux et s'affranchissent et de la politique domestique qui les a pourtant fait président.
A chacun sa manière.
En 1995 avec Jacques Chirac, ce fut la force brutale : reprise des essais nucléaires dans le Pacifique et vive réaction contre les Serbes de Bosnie. Rien ou si peu sur l’Europe, si ce n’est – déjà – la volonté de ne pas appliquer les accords de Schengen.
En 2007, Nicolas Sarkozy mêla diplomatie émotionnelle et agressive. Émotionnelle, avec la défense des infirmières bulgares détenues en Libye. Agressive, comme en témoigne son refus d’appliquer les règles budgétaires de l’euro, son argumentation se résumant à traiter de « gros con » le ministre des finances allemand dès sa première réunion à Bruxelles. Le traité de Lisbonne adopté en catimini était secondaire.
François Hollande, lui, ne rejoignit pas l’Olympe présidentiel. Il en subit les éléments célestes – la foudre en s’envolant pour Berlin au soir de son élection, la pluie, toujours la pluie – et surtout terrestres : empêché chez lui par les frondeurs socialistes et les Verts. Il fallut attendre l’intervention au Mali, en janvier 2013, pour que naisse le président Hollande.
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