

Anthony Bellanger nous emmène en Irlande du Nord où l'ex-homme fort de l'IRA et ancien vice-premier Ministre, Martin McGuinness est mort ce mardi. Il avait 66 ans. Portrait.
Je pourrais passer cette chronique à vous détailler la vie d'un homme qui est passé du statut de terroriste recherché par tous les services de renseignements britanniques, arrêté avec 250 bâtons d'explosifs et 5 000 chargeurs, à celui de ministre.
Mais simplifions : Martin McGuinness est d'abord un catholique nord-irlandais né en 1950. C'est-à-dire qu'il a eu 20 ans en 1970, au plus fort de ce que les Britanniques ont toujours appelé les « troubles » et qui s'apparentaient à une véritable guerre civile.
Dès 1972, il a grimpé dans les structures de l'IRA, devenant le second d'une des plus célèbres cellules de l'IRA : la brigade de Derry.
1972, l'année du Bloody Sunday : le 30 janvier, 13 civils sont tués par la police lors d'une marche pacifique à Derry. « Le pire jour de sa vie ». La seconde partie de sa vie est strictement politique.
Passé des rangs de l'IRA à ceux de sa vitrine politique le Sinn Fein, il a d'abord été élu député en Irlande du Nord, avant de le devenir à Westminster à Londres, de 1997 à 2013.
Avec, évidemment, la particularité de ne jamais avoir siégé aux Commons, on est républicain catholique ou l'on ne l'est pas, après tout ! Reste la période la plus passionnante de sa vie politique : celle de faiseur de paix.
Toutes les années 90, il s'est épuisé dans des négociations secrètes avec les unionistes protestants et Londres. 1994 : premier cessez-le-feu de l'IRA provisoire, dont McGuinness est l'artisan et qui s'achèvera en 1998 par les accords de paix du Vendredi Saint.
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