Pologne, Hongrie, des pays coupés en deux

France Inter
Publicité

Vincent Giret nous emmenez ce soir à Varsovie et à Budapest, où deux manifestations opposées viennent de se dérouler.

J’avais vu passer ce week-end sur twitter, un message d’un confrère évoquant une manifestation fasciste à Varsovie. J’ai, un temps, je l’avoue, cru à une exagération, voire une intox. Et puis, je suis allé voir sur le site de Gazeta Wyborcza, le quotidien polonais de grande qualité, créé et toujours dirigé par l’ancien dissident Adam Michnik, et là, je l’avoue, ma stupéfaction a été totale : on y voit sur une vidéo que ce samedi 29 avril, en plein cœur de Varsovie, dans ce quartier du centre historique reconstruit dans une ferveur populaire exceptionnelle au lendemain de la Second Guerre, paradaient 500, un millier peut-être, hommes et femmes, le crâne souvent bien rasé, tous vêtus de noir de la tête au pied et strictement alignés, comme le serait une armée au garde à vous, agitant le drapeau vert et blanc d’un parti authentiquement néo-fasciste, appelé Renaissance Nationale de la Pologne. On y entend son leader éructer et le chœur de ses partisans reprendre des slogans haineux qui provoquent la stupeur des passants, une jeune femme sur le trottoir semble même essuyer une larme. Mais on comprend vite que non seulement cette manifestation a été autorisée, mais qu’elle est en outre fermement protégée par des rangées de CRS polonais. Ce groupuscule est en fait l’héritier politique du Camp national-radical, qui se proclamait ouvertement fasciste dans les années 30 et organisait même des pogroms anti-juifs. Bien sûr, ce parti est ultra minoritaire, mais l’image est terrible et dit surtout combien le parti populiste au pouvoir, les ultra-nationalistes du Parti Droit et Justice jouent avec le feu en attisant la haine, la xénophobie et s’attaquant depuis des mois à l’état de droit et aux grands principes démocratiques.

L'équipe