

Un jeune brasseur d'Amiens réalise une bière à partir de vieux pains.
Hugo Laudren a 26 ans. Il a décidé de changer le monde à coup de pinte. Ce jeune entrepreneur travaille depuis plus d’un an sur la mise au point d’une toute nouvelle bière qui va limiter le gaspillage alimentaire. L’ingrédient mystère qu’ajoute Hugo à son breuvage est du pain.
Lutter contre le gaspillage du pain
Depuis plusieurs centaines d’année la recette est connue des brasseurs, mais Hugo innove en récupérant les pains invendus. Cela marque un changement d’époque. Sa révolte contre le gaspillage alimentaire trouve sa justification dans les rapports de l’ Ademe qui constate que 300.000 tonnes de pain sont jetées chaque année.
Cavistes, restaurants
Plusieurs fois par semaine, il fait le tour de quelques boulangeries d’Amiens où il vit. « Au début, j’avais peur de ne pas en avoir assez pour faire ma bière, mais très vite j’en ai eu trop » se souvient il. Le surplus il le redistribue à des associations. « Je me suis ensuite rapproché d’une brasserie pour savoir si mon projet les intéressait. Ils ont dit oui et aujourd’hui ils sont très investi » ajoute Hugo. Le bouche a oreille aidant, sa bière est maintenant disponible chez 2 cavistes, dans une épicerie fine, et cinq restaurants.
Stage au Quebec
Ce besoin de s’attaquer au gaspillage lui est venue lors d’un séjour comme stagiaire à Montréal. Il ne roulait pas sur l’or, tout comme son colocataire. Celui-ci faisait des plongées dans les poubelles pour se trouver de la nourriture et ramenait des montagnes de cagettes de fruits et légumes qu’ils cuisinaient le soir. Ils ont ensuite fait de même avec les bagels qu’ils récupéraient dans une chaine de restaurant des alentours. C’est ainsi qu’Hugo a touché du doigt la réalité du gaspillage alimentaire.
1500 litres brassés
Pour sa bière Gasper 1500 litres ont déjà été brassés de cette façon, et Hugo entend bien conserver ce mode de fabrication. 150 kg de pain ont ainsi déjà échappé à la poubelle sans compter la quantité donné aux associations.
Hugo jusqu’à maintenant partageait son temps entre la fabrication de sa bière et un métier de coursier pour vivre. Mais là c’est décidé : il va s’adonner totalement à la boisson pour sauver le monde.
Plus d'explications avec Pierre Zéau du Figaro demain au micro d'Emmanuel Moreau
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