

Une entreprise sociale kényane brise un tabou en transformant les excréments humains en combustible
L' entreprise a été créée en 2012 par Emily Woods et Andrew Foote qui, après avoir travaillé plusieurs années dans le développement international, étaient particulièrement frustrés par le manque de solutions efficaces dans le secteur de l’assainissement.
Le Kenya en besoin de toilettes
Emily et Andrew ont donc décidé de se lancer dans une aventure entrepreneuriale et ils ont monté la societe Sanivation pour expérimenter des dispositifs plus agiles et adaptés aux besoins des populations locales. D’après l’ONG WaterAid, seuls trois Kenyans sur dix ont accès à des toilettes décentes. Les autres sont contraints d’aller dans la nature ou d’utiliser des latrines de fortune qui fuient régulièrement et contribuent à polluer les cours d’eau et à propager des maladies hydriques qui sont la deuxième cause de mortalité infantile dans le pays.
Des toilettes plastiques chez des clients
En 2012, suite à une mission, Emily et Andrew s’installent dans la ville de Naivasha, à une centaine de kilomètre au nord de Nairobi, la capitale. C’est là qu’ils décident de lancer un premier projet pilote en 2014. Le principe est simple : installer gratuitement des toilettes en plastique chez les clients - il faut imaginer une grande boîte en plastique bleu avec une cuvette et un couvercle. Ensuite, Sanivation facture 700 shillings kényan (un peu plus de 6 euros) par mois pour en collecter le contenu.
Collecte des excréments
Une fois collecté, ce fameux contenu va devenir la matière première pour une seconde activité développée par Sanivation : la production de combustibles écologiques, sains et bien sûr inodores. Pour les fabriquer, Sanivation fait chauffer les déchets humains collectés à haute température pour tuer les bactéries, puis les mélanges seront ensuite vendues dans les supermarchés locaux.
Double impact
Sanivation lutte ainsi à la fois contre la pollution de l’eau en réduisant la défécation en plein air, et contre la déforestation en proposant une alternative au bois utilisé comme combustible, ce qui aujourd’hui est un concept de plus en plus repris
1500 tonnes
Sanivation n’a pas vocation à remplacer les systèmes d’égouts publics, mais plutôt à être une solution transitoire. Aujourd’hui, l’entreprise permet à plus de 20 000 personnes d’avoir accès à des toilettes décentes. Elle a produit plus de 1 500 tonnes de briquettes de charbon, ce qui selon les calculs d’Andrew et d’Emily équivaut à 65 000 arbres sauvés…
Plus d'explications avec Emma Stokking de l'agence Sparknews au micro d'Emmanuel Moreau
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