

L'avenir de la biodiversité de notre environnement ne tient qu'à un cheveu...
C'est une étonnante action menée par un artisan coiffeur : Thierry Gras préside l'association " Coiffeurs Justes" qui, depuis cinq ans, s'évertue à recycler les cheveux des salons de coiffure. Selon le principe de l'économie circulaire, qui prouve que rien ne se perd, voici donc le cheveu nouvelle ressource, d'abord comme solution dépolluante...
"La qualité première du cheveu est d'être lipophile : il absorbe le gras" explique Thierry Gras. "Cette qualité a été reprise en 1978 par les pécheurs bretons quand il y a eu la marée noire de l'Amoco Cadiz. Cette qualité a été utilisée au fil des temps, historiquement, pour enlever le gras. L'avantage du cheveu c'est qu'en plus il est lavable donc réutilisable."
Des "boudins à cheveux"
"Au départ, dans les grosses marées noires, c'était des gros boudins. Mais l'association se penche plus sur les micro pollutions : on a fait des petits boudins qui vont dans les cales de bateau (parce que les bateaux recrachent constamment de l'huile dans la mer) ; on s'en sert aussi pour dépolluer les eaux des rivières, les bassins d'autoroutes".
la première filière de recyclage du cheveu en France
"J'ai rencontré des personnes sur Brignole (d'où je suis originaire) qui étaient partants pour m'aider à mettre les cheveux dans les boudins. Non seulement c'est dépolluant, mais en plus, on aide les gens dans la réinsertion". Thierry Gras travaille notamment avec un ESAT (établissement et service d'aide par le travail) mais "à terme, l'idée c'est d'essaimer dans toute la France tout en restant sur place : que les cheveux de Lyon dépolluent Lyon, ceux de Paris dépolluent Paris... Globalement, c'est de l'économie circulaire locale".
"Pour le coiffeur, il n'y a quasiment rien faire"
"L'avantage de cette ressource-là, c'est que quand on coupe les cheveux, on vient juste de les laver donc ils sont propres, et déjà triés : il n'y a qu'à les balayer. Pour le coiffeur, il n'y a quasiment rien faire. Il y a juste à les mettre dans un sac spécifique (en papier recyclé avec de l'encre comestible et de la colle au maïs… ) Le projet, on l'a pensé dès le départ, à être le plus écologique possible, tout le long".
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