Ep 2 - Élections de 1965 : le retour des blocs droite/gauche

Bulletins de vote des six candidats à l'élection présidentielle, Paris, 29 novembre 1965
Bulletins de vote des six candidats à l'élection présidentielle, Paris, 29 novembre 1965 ©AFP - AFP PHOTO
Bulletins de vote des six candidats à l'élection présidentielle, Paris, 29 novembre 1965 ©AFP - AFP PHOTO
Bulletins de vote des six candidats à l'élection présidentielle, Paris, 29 novembre 1965 ©AFP - AFP PHOTO
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Plus que de pérenniser l'image d'un général de Gaulle incarnant le rassemblement politique, le principe des élections présidentielles au suffrage universel direct redonnent, dès 1965, toute leur importance aux clivages et logiques droite/gauche.

Avec

De Gaulle veut confirmer sa logique du rassemblement grâce aux élections de 1965

Si la France achève sa reconstruction économique, et vit un moment de mutation profonde à l'heure des Trente glorieuses, elle poursuit sa renaissance politique, opérée depuis l'arrivée au pouvoir du général de Gaulle, le 1er juin 1958. D'abord nommé à la présidence du Conseil des ministres, il est élu président de la République en décembre de la même année (au suffrage universel indirect), avant de remporter la présidence au suffrage universel direct en décembre 1965. Un évènement majeur qui semble traduire davantage la victoire de la diversité des idées politiques françaises, que la victoire d'un seul homme soucieux d'incarner le rassemblement politique comme autrefois.

Aujourd'hui, je crois devoir me tenir prêt à poursuivre ma tâche que l'adhésion franche et massive des citoyens m'engage à rester en fonction

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- Le général de Gaulle, 1965

Retour des clivages gauche/droite - François Mitterrand vs De Gaulle : le premier grand duel politique de la Ve République

Si le référendum sur l'élection au suffrage universel direct de la présidence de la République a largement été plébiscité par le peuple français, en 1962, la logique des résultats des élections présidentielles de décembre 1965 est loin d'être celle à laquelle s'attendait le général. Il remporte la victoire, oui, mais en deux temps car il lui faut attendre cette fois un second tour pour être investi ! Au plébiscite électoral unanime qu'il préconisait, le général se voit opposer un cartel d'opposition inédit, à gauche, incarné par un certain François Mitterand. Il est un des premiers grands adversaires du retour du général au pouvoir, et organise son opposition autour des institutions, du fonctionnement de l'Etat autocratique et solitaire de la Ve République. Ce qu'il formule d'ailleurs dans son ouvrage Le coup d'Etat permanent (1964).

En scellant, consolidant et ancrant dans le temps la Ve république, le général de Gaulle n'avait pas prévu l'effet de ce paradoxe politique d'un projet qui laisserait d'abord place au pluralisme politique, et à la diversité des oppositions. D'abord face à lui-même puis face à son projet politique de départ. Ironie du sort, De Gaulle voit son image de rassembleur voler en éclat, par une alliance des oppositions politiques qui renvoient plus que jamais les principes et les convictions gaullistes à la droite de l'échiquier politique.

Notre invité 

Jean-Noël Jeanneney, historien, producteur de l'émission Concordance des temps sur France-Culture, ancien ministre de François Mitterrand, président de Radio-France (1982-1985), dont le père était un fidèle du général. Auteur de Le Rocher de Süsten, ses Mémoires (1942-1982) au Seuil. L'historien revisite, aux côtés de Thomas Legrand, cette période charnière et les enjeux sous-jacents de cette toute première élection présidentielle de la Ve République. Lui, qui a vécu cette histoire de l'intérieur. Son père ayant lui-même été un fidèle du général.

Archives INA

  • L'écrivain Georges Perec, 1965.
  • Discours de Charles de Gaulle sur sa présentation à l'élection présidentielle de 1965.
  • François Mitterrand s'exprime sur ses convictions politiques en tant que candidat à la présidentielle, septembre 1965.
  • Le centriste Jean Lecanuet sur sa candidature.
  • L'extrémiste à droite de l'époque Jean-Louis Tixier-Vignancour.
  • François Mitterand critique la vision politique de De Gaulle et ses conceptions de la Ve République.
  • Première interview de Charles de Gaulle à la télévision avec Michel Droit, entre les deux tours de la présidentielle, sur sa conception des notions de gauche et de droite : 

La France, c'est tout à la fois. C'est pas la gauche, c'est pas la droite

  • Jean Dujardin, dans son rôle de OSS 117, Rio ne répond plus (2009), décrit la France du général de Gaulle. 

Programmation musicale

  • Barbara, Göttingen, 1964
  • Eddy Mitchell, Société anonyme, 1965

Equipe

  • Producteur : Thomas Legrand
  • Réalisatrice : Claire Destacamp
  • Archives : Aurore Juvenelle
  • Technicien : Frédéric de Rimini

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