

Travail personnalisé, flexibilisé, distanciel… Pour notre plus grand bonheur ? Pas selon l'avis de la sociologue Danièle Linhart, l'invitée de l'Heure Bleue, en cette journée internationale des droits des femmes, à l’occasion de la parution de son livre "L'insoutenable subordination des salariés" (Erès).
- Danièle Linhart Sociologue, directrice de recherches émérite au CNRS
La pandémie actuelle et le télétravail généralisé précipitent les mutations d’un salariat 2.0, floutant en apparence la pression exercée sur les travailleurs. Danièle Linhart, également directrice émérite du laboratoire Genre, travail et mobilités au CNRS et professeure à l'université Paris-Nanterre, souligne cependant une constante au sein de l’entreprise : le lien de subordination entre employeur et salarié.
Elle signe en juin 2020, avec Dominique Méda et Thomas Coutrot entre autres, une tribune dans Libération. Intitulée “ Coronavirus au travail : la démocratie nécessaire”, elle dénonce une contradiction entre la manifestation de bienveillance des directions envers les salariés et les contraintes et contrôles très forts qui sont exercés sur eux.
Et si la rhétorique managériale tente d’invisibiliser le rapport de force, le coronavirus renforce encore cette tension permanente, puisque les outils informatiques permettent d’exercer une surveillance accrue sur les employés. Or, pour Danièle Linhart, le télétravail ne représente pas la clé de l’épanouissement dans le travail, mais bien un risque de favoriser l’isolement et de nuire à la créativité stimulée par le collectif.
Après « La comédie humaine du Travail » publié en 2019, elle analyse dans « L'insoutenable subordination des salariés » la capacité patronale à faire renaître la domination sous des formes multiples et variées pour préserver le lien de subordination.
Face à l’humanisme de patrons libérateurs et pourvoyeurs de bonheur, opposer le point de vue selon lequel l’entreprise est un lieu de conflits d’intérêts peut être perçu comme rabat-joie. C’est pourtant une nécessité. »
Une mise en garde contre un travail déconnecté de sa finalité sociale.
Musiques :
- Edith Piaf, "Et je ne regrette rien"
- Gloria Gaynor, "I will survive"
- Marquis, "Je n'écrirai plus si souvent"
Archives :
- Archive Ina du 6 avril 1975 (au micro de Jean Louis Servan Schreiber) : Simone de Beauvoir à propos de l’oppression des femmes sur les hommes , notamment dans le milieu du travail
- Extrait de la matinale de France Inter du 13 novembre 2019 : paroles de l'infirmière Tiphaine Morvan sur l'organisation de l'hôpital Saint Louis à Paris.
Générique Veridis Quo des Daft Punk
Programmation musicale
- 20h36
Non je ne regrette rien Edith PIAFNon je ne regrette rienAlbum Eternelle/Les plus grandes chansons d'edith PiafLabel EMI
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