Russell Banks avec "Continents à la dérive" aux Editions Actes Sud

Russell Banks pendant une interview le 3 mai 2010, en Israël.
Russell Banks pendant une interview le 3 mai 2010, en Israël. ©Getty - Lior Mizrahi
Russell Banks pendant une interview le 3 mai 2010, en Israël. ©Getty - Lior Mizrahi
Russell Banks pendant une interview le 3 mai 2010, en Israël. ©Getty - Lior Mizrahi
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Les opprimés, ceux que l’on ne voit pas, que l’on ne considère pas, l’ont toujours davantage intéressé que les riches et les puissants.

Célèbre dans le monde entier, l'auteur américain plusieurs fois récompensé est aussi un militant de gauche et un observateur critique de ce qui se passe de part et d'autre de l'Atlantique. A 76 ans, il ne décolère pas. Russell Banks est l’écrivain de l’Amérique vue du côté cour, vue de derrière le rideau. Dans ses livres, il parle de l’Amérique des pauvres, des déclassés, des oubliés, en proie aux tensions sociales et raciales, il évoque les déplacés, la famille, ses personnages ce sont eux qui font l’élection de 2016 ...

« Bob Dubois ne sait pas ce qui se passe parce qu’en cette soirée neigeuse de décembre, dans un appartement sombre et minable au-dessus d’un bar de Depot Street, alors qu’il remet ses vêtements, il ne sait pas que l’histoire de sa vie commence. Il est rare qu’un homme sache au moment même où la chose se produit -s’il le sait jamais- que l’histoire de sa vie commence, sa seule histoire, surtout s’il s’agit d’un homme comme Bob Dubois. Jusqu’à ce soir-là, hormis les quatre ans où il a servi dans l’armée de l’air, Bob a toujours vécu à Catamount et, depuis sa sortie de l’école secondaire, il travaille pour la même entreprise, Abenaki Oil Company, dans North Main Street, où il effectue le même boulot : il répare des chaudières. Il a trente ans, forme avec sa femme un “couple heureux”, et il a deux enfants, deux filles âgées de six et quatre ans. Son père et sa mère sont morts, et Eddie, son frère aîné, possède un magasin de spiritueux à Oleander Park, en Floride. Sa femme Elaine l’aime et l’admire, ses filles Ruthie et Emma sont pratiquement en adoration devant lui, son patron, Fred Turner, affirme qu’il a besoin de lui, et ses amis trouvent qu’il a un bon sens de l’humour. » Extrait de "Continents à la dérive" aux Editions Actes Sud.

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Traduction : Xavier Combe

Choix musical de Russell Banks : Duke Ellington, "African Flower" (aka "Fleurette Africaine”)

Musiques :

  • Bruce Springsteen : Born to run
  • Bee Gees : More than a woman
  • Archive du 6 novembre 1958 lors d’une conférence avec des extraits du film "Sur la route" (2012 de Walter Salles) : Jack Kerouac raconte des anecdotes sur ses voyages, ses rencontres.
  • Extrait d’un discours du 3 août 2016 : Discours de Barack Obama
  • Archive Ina du 28 janvier 2009 : Paul Auster distingue le roman de la poésie dans sa façon d’écrire.

Générique : Veridis Quos de Daft Punk

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