pour son premier roman_Les 12 tribus d'Hattie_ paru aux éditions Gallmeister - traduit de l'américain par François Happe

Hattie a quinze ans à peine en 1925 lorsqu’elle s’enfuit de Géorgie vers Philadelphie avec sa mère et ses sœurs, après la mort de son père, tué par des Blancs.
Soixante ans après l’abolition de l’esclavage, les Noirs n’ont toujours aucun droit dans les états du Sud, et des milliers d’entre eux fuient vers le Nord et, espèrent-ils, une vie meilleure.
Deux ans plus tard Hattie, mariée à August, va voir mourir ses premiers bébés, des jumeaux, atteints de pneumonie, faute d’argent pour chauffer la maison et payer des soins médicaux. August est incapable de conserver un vrai travail, il dépense tout l’argent du ménage pour la boisson, le jeu et les femmes. Hattie va mettre au monde neuf autres enfants, mais quelque chose est mort en elle. Dure et froide aux yeux des siens, elle demeure malgré tout le pilier d’une tribu qui va traverser soixante dix ans d’histoire américaine.
Les douze tribus d’Hattie qui vient de paraître aux éditions Gallmeister dans une belle traduction de François Happe, est le premier livre d’Ayana Mathis, originaire des quartiers nord de Philadelphie, et qui a fait divers métiers avant de suivre les cours de Creative Writing de Marylinne Robinson à l’université de l’Iowa.
En dix chapitres qui sont autant de petits romans, l’auteur dresse les portraits d’Hattie et de ses enfants, cinq filles et quatre garçons, entre 1925 et 1980. Ségrégation, musique, religion, ascension sociale, place des femmes, libération sexuelle, chaque fils et chaque fille d’Hattie se bat pour exister, avec, au cœur, le souvenir brulant de leur mère qui leur a appris la solitude et la colère. Un livre magnifique, une écriture puissante.
Ayana Mathis est, ce soir, l’invitée de l’Humeur Vagabonde
Xavier Combe sera notre interprète.
Le reportage de Judith Soussan
Dans le roman d'Ayana Mathis revient à plusieurs reprises l'expression "dans le pays de Jim Crow" pour désigner les Etats du Sud des Etats-Unis, où sévissait la ségrégation raciale. Qui était donc ce Jim Crow ?

Personne. C'était un personnage inventé pour un "black minstrel", ces spectacles à connotation raciste dans lesquels des Blancs se grimaient le visage. Voici son histoire en partie imaginée.__
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