Jean Hatzfeld et Alexis Cordesse

France Inter
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Avec

Jean Hatzfeld pour "Récits des marais rwandais" - recueil de ses trois ouvrages consacrés au génocide au Rwanda - publié au Seuil et "Elglebert des Collines" chez Gallimard et Alexis Cordesse pour ses quatre expositions autour du Rwanda

Récits des marais rwandais
Récits des marais rwandais
© Radio France

Il y a une quinzaine d’années, Jean Hatzfeld a rencontré, dans la rue, à Nyamata, un homme déguenillé, qui interpellait tous les passants, histoire de faire la conversation, de préférence autour de quelques bières. Il s’appelle Englebert Munyambonwa , c’est un tutsi et il a échappé de justesse au génocide de 1994 . Fils d’éleveur, cultivé et plein d’humour, ancien fonctionnaire, il a perdu la quasi-totalité de sa famille et de ses proches dans les tueries, et aussi le goût de reprendre une vie normale. Depuis il vit de rien et de beaucoup d’alcool, en compagnies de ses fantômes, torturé par la honte d’avoir survécu. Au moment où Le Seuil republie en un seul volume, intitulé « Récits des marais rwandais » , les trois livres qu’il avait déjà consacrés aux survivants et aux génocidaires, Jean Hatzfeld signe chez Gallimard_« Englebert des Collines »_ , un portrait délicat et déchirant d’un humain qui ne peut plus trouver sa place dans un monde où l’inhumain a pu advenir.

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Le 11 avril prochain, à 11h du matin, il y aura vingt ans exactement que le génocide rwandais a débuté. Près de un million de victimes tutsies, tuées à la machette, au gourdin, par balles, en un mois, essentiellement par des civils hutus, à mains nues, par leurs voisins, leurs instituteurs, par des médecins et des religieux aussi, méthodiquement, froidement, sans haine paraît-il. Comme Jean Hatzfeld , le photographe Alexis Cordesse est arrivé au Rwanda après l’arrêt des tueries. Et, comme lui, il n’a cessé, depuis, d’y retourner, obsédé par ces récits, ces visages, qui tous racontent l’horreur sans cris, presque doucement, avec des phrases d’une poésie singulière dans des paysages d’une effrayante beauté. Pour Alexis Cordesse , comme pour Jean Hatzfeld , il s’agit, non de comprendre ou d’expliquer –qui le pourrait ?- mais de faire entendre, voir et ressentir pour que l’oubli devienne impossible. Le 27 mars prochainil expose aux Douches La Galerie, à Paris, jusqu’au 17 mai une partie de son travail sur le Rwanda, ainsi qu’àValence, au centre du patrimoine arménien jusqu’au 25 mai .

Alexis Cordesse et Jean Hatzfeld sont, ce soir, les invités de l’Humeur Vagabonde.

Les expositions à venir d'Alexis Cordesse

Exposition L'Aveu /Absences, à la Galerie Ikono, à Bruxelles, du 14 mars au 20 avril 2014

Exposition Rwanda, blessures d'images , au Centre du Patrimoine Arménien de Valence du 21 mars au 25 mai 2014

Exposition Alexis Cordesse, Rwanda , à la Galerie Les douches à Paris du 27 mars au 17 mai 2014

Exposition Rwanda, Wounded Visions , au musée Kazern Dossin à Malines, du 5avril au 15 Septembre 2014

Les liens

Site d'Alexis Cordesse

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