Pour son premier roman,Une vie d'emprunt, traduit par Stéphane Roques et publié chez Buchet/Chastel
La famille de Slava Guelman est arrivée d’Union Soviétique juste avant la chute du Mur. Installée à South Brooklyn, comme la plupart des réfugiés juifs de l’ex-URSS, elle fonde tous ses espoirs sur le jeune homme qui veut écrire et rêve d’être publié dans le prestigieux magazine Century.
Mais, pour parvenir à s’intégrer à son nouveau et très élitiste milieu, Slava sent bien qu’il lui faut s’éloigner de sa communauté, et surtout de son tyrannique grand-père dont les éternelles combines le hérissent, même s’il doit, ce faisant, délaisser sa grand-mère adorée, rescapée de la destruction du ghetto de Minsk. Celle-ci va d’ailleurs mourir juste avant de recevoir la lettre des autorités allemandes qui, à la fin des années 90, vont offrir d’indemniser les survivants de la Shoah qui pourront fournir un récit circonstancié des souffrances endurées pendant la guerre.
Sollicité par son grand-père, qui ne veut pas renoncer à cet argent, Slava va finir par accepter de rédiger les récits plus ou moins véridiques des amis et voisins de ses grands-parents, dans lesquels il découvre enfin ce qu’a dû traverser sa grand-mère, elle qui n’avait jamais rien raconté.
Une vie d’emprunt , traduit par Stéphane Roques, qui vient de paraître chez Buchet/Chastel, est le premier roman de Boris Fishman, journaliste habituellement publié dans The New Yorker , le New York Times Magazine ou la London Review of Books .
Né à Minsk en 1979, arrivé à Brooklyn aux États-Unis en 1988, diplômé de Princeton, il s’est évidemment inspiré de sa vie, de personnages et de situations qu’il a rencontrés, pour écrire ce livre drôle, tendre, cruel, dans une langue métissée, goûteuse et imagée. On pense à Ennemies d'Isaac Bashevis Singer, à Henry Roth, Bernard Malamud et Gary Shteyngart, plutôt de bonnes références, pour un premier livre très réussi qui nous parle de déracinement, de mémoire et de construction de soi lorsqu’on vit en terre étrangère. Un des meilleurs livres de la rentrée.
Boris Fishman, qui sera ce week end au Festival America qui tiendra à Vincennes, du 11 au 14 septembre, sa 7e édition, est, ce soir, l’invité de l_’Humeur Vagabonde_ . Michel Zlotovski sera notre interprète.
(Sélection Prix Page/America)
http://www.festival-america.org/les-auteurs/boris-fishman.html?.nav=alphabetique&filtre=F
Le reportage de Gladys Marivat
Dans Une vie d'emprunt , Boris Fishman nous décrit des funérailles...et aussi un véritable festin ! Des farfalles à la kacha, aux oignons caramélisés et à l'ail, un aspic de viande, du chou au vinaigre, un ragoût d'aubergines..Forcément, tout ça m'a mis l'eau à la bouche et j'ai eu envie d'en savoir plus sur la cuisine juive ashkénaze.
Alors, j'ai frappé à la bonne porte : celle du Pitchi Poï.
Ou plutôt, celle de ses illustres fondateurs : les Zilberman . L'institution de la cuisine juive ashkénaze rue du marché Sainte-Catherine à Paris n'est plus.
Mais, Jean règne toujours en maître dans sa cuisine. Ensemble, on a parlé gefilte fish et harengs. Et surtout, on a préparé et mangé du foie haché, des oeufs hachés et...sa majesté le tchoulent !
Pour en savoir plus sur la cuisine juive ashkénaze, une seule adresse : le site internet de Jean Zilberman : http://www.pitchipoi.com/
L'équipe
- Production
- Collaboration
- Programmation musicale
- Collaboration
- Réalisation
- Collaboration