- Jean-Claude Gallotta Chorégraphe
pour sa nouvelle création intitulée L'Etranger, au théâtre des Abbesses jusqu'au 5 mars. Cette pièce pour trois danseurs est une adaptation illustrée d'extraits du roman de Camus
L’Etranger, premier roman d’un jeune inconnu nommé Albert Camus, est paru en 1942, à Paris. Jean-Bertrand Pontalis, âgé alors de 18 ans, et qui se destine à des études de philosophie, en est profondément marqué.
Cette morale de l’absurde, esquissée par Camus, résonne, il est vrai, avec l’époque, sombre et violente, comme avec le tumulte des sentiments d’un adolescent. Et, aujourd’hui encore, ce livre, dont le mystère reste intact, demeure l’un de ceux qui touchent le plus les lycéens.
En 1967, Luchino Visconti et Marcello Mastroianni en ont tiré un très mauvais film dont Fellini, pince sans rire, avait dit un jour à l’aristocratique, et habituellement talentueux réalisateur qu’il détestait, que c' était « son meilleur ». D’ailleurs, Albert Camus avait toujours refusé d’en autoriser l’adaptation au cinéma. Comme si Meursault ne pouvait avoir de visage.
En revanche Meursault, dans le livre, a un corps. Marie aussi, comme l’Arabe, le vieil homme au chien, les jurés, le procureur. Et la mort, elle-même, y a une présence quasi charnelle.
Faire danser l’Etranger, dès qu’on le dit, cela paraît évident, nécessaire même.
C’est ce qu’a réalisé en juin dernier le chorégraphe Jean-Claude Gallotta, lui qui a souvent cherché son inspiration dans la littérature, et qui sait, comme aucun autre, faire parler les corps.
Cette pièce , créée pour trois danseurs avec qui il travaille depuis longtemps, Ximena Figueroa, Thierry Verger et Béatrice Warrand, a finalement été la dernière montée en tant que directeur du Centre Chorégraphique National de Grenoble qu’il a quitté à la fin de l’année, après 30 années à sa tête.
Jean-Claude Gallotta a réactivé depuis sa compagnie, le groupe Emile Dubois , et il est actuellement en tournée en France avec trois spectacles, dont_L’Etranger_ qui se donne jusqu’au 5 mars au théâtre des Abbesses à Paris.
Jean-Claude Gallotta est, ce soir, l’invité de l_’Humeur Vagabonde._
La Compagnie Jean-Claude Gallotta-Groupe Emile Dubois
Théâtre des Abbesses
http://www.theatredelaville-paris.com/spectacle-jeanclaudegallottaletranger-977
La pièce a été créée en juin 2015 au Petit Théâtre de la MC2 : Grenoble
http://www.gallotta-danse.com/L-Etranger
livre
L’Étranger d’Albert Camus aux Editions Gallimard
Première parution en 1942
Collection Folio (n° 2), Gallimard Parution : 07-01-1972 «Quand la sonnerie a encore retenti, que la porte du box s'est ouverte, c'est le silence de la salle qui est monté vers moi, le silence, et cette singulière sensation que j'ai eue lorsque j'ai constaté que le jeune journaliste avait détourné les yeux. Je n'ai pas regardé du côté de Marie. Je n'en ai pas eu le temps parce que le président m'a dit dans une forme bizarre que j'aurais la tête tranchée sur une place publique au nom du peuple français...»
Le reportage de Martine Abat
Les danseurs de Jean-Claude Gallotta
Dans_L’Etranger_
Ils sont trois sur scène : Béatrice Warrand, Ximena Figueroa et Thierry Verger.
Ils ont été les trois danseurs permanents du CCN de Grenoble et participants de la plupart des projets chorégraphiques de Jean-Claude Gallotta.
Certains suivront dans sa nouvelle Compagnie, mais ce spectacle vient finalement clore entre eux un chapitre et probablement en ouvrir un autre.
Ils se connaissent donc très bien et comme spectateur cette proximité se ressent très fort.
Ce jour-là, ils s’échauffent, répètent et prennent possession de l’espace dans une salle nouvelle pour eux à Maison Alfort.
La mécanique est bien huilée, on sent qu’ils ont l’habitude d’adapter leurs déplacements en fonction du lieu, les choses se font tout en douceur.
On entend aussi Mathilde Altaraz , votre assistante à la chorégraphie, qui pointe, rectifie, encourage…
Les archives sonores diffusées ce soir
JB Pontalis évoque L’étranger qu’il a lu adolescent, pendant l’occupation
ARCHIVE INA - Carnet nomade 29.11.2002 Colette Fellous - France Culture
Albert Camus: Je n’ai rien écrit qui de près ou de loin ne se rattache à l’Algérie
ARCHIVE INA - 13.11.1958 Conférence donnée devant l’Association « L’Algérienne »
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